La classe politique française n'a pas tardé à réagir vivement aux propos et au geste hostile de l'ancien ministre de la Défense et sénateur, Gérard Longuet, à l'adresse des autorités algériennes sur la reconnaissance des crimes coloniaux par la France. Parmi les premiers à réagir, le président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, qui a exprimé jeudi sa «désapprobation» après le geste «grossier» que Gérard Longuet a adressé aux autorités algériennes sur la chaîne Public Sénat. «Les élus de la République ne peuvent à la fois dénoncer les incivilités et avoir de tels comportements», a-t-il observé dans un communiqué. Il a estimé que ce geste, de la part d'un ancien ministre, «ne peut qu'entretenir la guerre des mémoires». Le président du Sénat considère aussi qu'«il est de la responsabilité des représentants de la nation de contribuer au dialogue des mémoires et en particulier à l'intégration du passé colonial de la France dans le récit républicain, et non d'attiser l'ostracisme et le rejet de l'autre». Le nouveau premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, considère que «le geste de Gérard Longuet illustre malheureusement la brutalité vulgaire d'une certaine droite qui abîme trop souvent le débat républicain». Le président du Cercle d'amitié franco-algérien, Adam Benahmed, s'est dit jeudi au nom de l'ensemble des membres de cette association «outré» et «scandalisé» par le geste «inélégant» et de voyou «de l'ancien ministre Gérard Longuet» envers le peuple algérien. Dans un communiqué, M. Benahmed a appelé «l'ensemble des femmes et des hommes politiques français à la réprobation totale de cet individu qui déshonore la France et les Français et qui porte atteinte aux relations intenses, riches et amicales qui lient nos deux pays aujourd'hui».