La tension monte d'un cran dans le conflit opposant les syndicats autonomes de la santé et le ministère de tutelle. Après le Syndicat national des patriciens de la santé publique (SNPSP), c'est au tour du Syndicat national des psychologues (Snapsy) d'annoncer un mouvement de protestation pour dénoncer le silence «prolongé» du ministère de la Santé. Le retour à la protestation a été décidé pour protester contre les promesses non tenues d'un dialogue social entres les deux parties. «Le dialogue social est à l'arrêt», a déploré, le président de Snapsy, Khaled Keddad, contacté hier par nos soins, tout en indiquant que leurs nombreuses sollicitations de la tutelle ont été vaines. «Plusieurs correspondances avec accusés de réception ont été adressées au ministre de la Santé Abdelaziz Ziari, mais sans suite». C'est la raison d'ailleurs pour laquelle le syndicat a décidé de convoquer son conseil national, samedi dernier, pour faire le point de la situation et discuter de la décision à prendre. Ainsi, les membres du conseil ont décidé à l'unanimité, selon M. Keddad, de passer, en coordination avec l'intersyndicale des professionnels de la santé publique, à l'acte. «Le feu vert nous a été donné par l'intersyndicale à laquelle nous avons exposé nos doléances et celles du secteur», nous a-t-il souligné, tout en précisant que «la formule et la date de la tenue de la future action de protestation seront décidées mardi 18 décembre au cours de la réunion avec l'intersyndicale. L'état général du secteur sera également à l'ordre du jour de cette réunion qui sera sanctionnée par l'élaboration de propositions par chacun des syndicats affiliés. Une réunion de travail, prévue jeudi 13 décembre, avec le chef de cabinet du ministère de la Santé est également programmée dans l'agenda du Snapsy. Ce dernier se dit «étonné» de cette convocation dans le cadre d'une commission centrale chargée du suivi des préoccupations du partenaire social, au moment où ils réclament une rencontre avec le ministre du secteur. «On a attendu plus de trois mois pour être reçus, finalement, par une commission centrale», s'insurge le syndicat tout en s'interrogeant sur l'installation d'une commission à l'insu du partenaire social. Parlant de leur stratégie revendicative, M. Keddad a indiqué que celle-ci s'inscrit dans le cadre d'une véritable évaluation des réformes sectorielles, initiées en 2002. Le syndicaliste a tenu à déplorer l'absence d'une vision globale par les six ministres, qui se sont succédé pendant ces dix dernières années à la tête du secteur. Selon lui, aucun de ces responsables n'a «jugé utile d'évaluer ces reformes». «Quel est leur objectif ? Quels sont leur résultats ? et, où vont-elles ? Sont autant de questions qui restent sans réponses», a-t-il dénoncé. Le seul résultat de cette politique de santé ambiguë «se manifeste par un partenaire social et un patient insatisfaits. Cette situation exige une véritable évaluation du système de la santé et des réformes entamées depuis une dizaine d'années et ce dans le cadre d'une réunion nationale regroupant tous les concernés, à savoir, le ministère, le partenaire social et la société civile.