La situation se corse dans les localités de la Kabylie maritime en particulier. La tension ne baisse pas. Bien au contraire, elle a atteint des seuils quasiment dangereux à cause des imbroglios nés de la non-installation des nouveaux exécutifs tant la loi est floue. A Makouda, 20 km au nord de Tizi Ouzou, la tension est montée de plusieurs crans avant-hier jeudi. Des habitants de cette localité, issus du village Attouche, et ceux du chef-lieu communal se sont affrontés avec des couteaux, selon des sources locales. L'affrontement était d'une rare violence. La raison ? Chacun appuyait l'installation à la tête de l'exécutif de son candidat favori, à savoir celui du RCD, pour les habitants du chef-lieu, l'élu indépendant pour les habitants du grand village Attouche. Bilan : deux blessés dont un grièvement et qui est hospitalisé au niveau du CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou. La désignation de l'élu indépendant comme P/APC a mis le feu aux poudres. Il est à signaler qu'un premier vote s'est déroulé avant-hier en présence du chef de daïra. A l'issue de ce vote, M. Acem, tête de liste des Indépendants a été élu nouveau maire de cette localité. Selon une source proche des élus, M. Acem, qui a fait alliance avec le reste des autres partis, a obtenu 11 vois contre 8 pour l'ancien maire M. Makoudi de la liste RCD. Un deuxième vote des élus, à bulletin secret, s'effectuera ce matin à l'école primaire Ali Rabia au chef-lieu de Makouda. La porte principale du siège de l'APC soudée à Makouda Les événements se sont précipités à Makouda, ce jeudi. En plus des affrontements, les manifestants ont tout simplement soudé la porte principale du siège de l'APC. Le soir, les jeunes se sont attaqués au siège de la brigade de la gendarmerie qu'ils ont saccagé. Ils n'ont rien laissé sur leur passage. Dans leur furie, ils ont tout détruit dans cette brigade qui a été retapée et qui devait recevoir des éléments de la gendarmerie dans le cadre du redéploiement de ce corps de sécurité. Durant l'été dernier, pour rappel, un peu plus haut que Makouda, une autre brigade a été saccagée par les habitants de la commune de Mizrana au lieudit la Crête.
Stand by à Tigizrt et Boudjima Le quiproquo demeure au niveau de ces deux autres localités. A Tigzirt le siège de l'APC est maintenu fermé afin d'éviter l'installation du nouvel exécutif par un deuxième tour qui n'a aucune raison d'être pour cause de candidat unique. A Tigzirt, où le RCD a obtenu 6 sièges, le FLN 2, le FFS 3 et le RND 3, les élus RCD refusent le 2e tour. Des centaines de citoyens bloquent l'APC. Même situation à Boudjima. Le siège de l'APC a été fermé depuis mercredi par des dizaines de personnes après que les élus RND et FFS se soient retirés de l'opération de vote. Lundi dernier, ils ont accepté de laisser la présidence au RCD qui a la majorité relative avant de faire volte-face. Une deuxième tentative d'installation de l'exécutif devait être faite avant-hier, mais les membres de la commission ne sont pas revenus. Là on parle d'une plus grande mobilisation à partir de demain, premier jour de la semaine. A Aït Bouadou, le RCD réclame une commission d'enquête La tension est aussi vive à Aït Bouadou, dans la daïra de Ouadhias, au sud de la wilaya. Là aussi le siège de l'APC est maintenu fermé depuis mercredi. La section communale du RCD d'Aït Bouaddou a exigé dans une requête adressée au wali de Tizi Ouzou, une commission d'enquête. La section écrit qu'il y a eu déjà une fraude qui a eu lieu avant même le scrutin, notamment " pendant les opérations de révision de la carte électorale de notre commune, précisément au niveau du chef lieu Ait Djemaa, a été revu a la hausse en 2012 (1013 inscrits) nous tenons à vous informer que suite à cette malheureuse magouille, un grand nombre de citoyens n'ont pas exercé leur droit de vote et dont la majorité était pour notre parti». C'est pourquoi, ajoutent-ils, les «citoyens ayant pris conscience de ces actes despotiques ont pris la décision de fermer Le siège de la mairie d'Aït Bouaddou, en demandant que justice soit faite».