Comme annoncé lors du dernier point de presse animé par Abdelkrim Abada, les redresseurs du FLN, plus que jamais décidés à destituer Belkhadem, tiennent aujourd'hui une réunion de coordination, première du genre pour l'année 2013. Une série d'autres actions est prévue en attendant la tenue d'une session ordinaire du comité central du parti qui risque d'être fatidique pour le secrétaire général du FLN, pressé de recourir à l'urne «s'il veut prouver sa popularité». La réunion regroupera, selon Mohamed Seghir Kara, joint hier, les coordinateurs de wilaya. Il s'agira, nous explique-t-il, de préparer le «départ de Belkhadem». «Nous allons le soumettre à un procès de la base militante qui lui demande de démissionner», ajoutera l'ancien ministre, non sans préciser que la réunion d'aujourd'hui «va nous permettre de préparer un programme de travail pour l'année 2013». Interrogé sur les informations faisant état d'une rencontre de Belkhadem avec plusieurs ministres qui l'auraient prié de quitter la tête du FLN, notre interlocuteur, qui ne démentira pas catégoriquement ces «rencontres», a rappelé que les ministres en question «siègent avec Belkhadem au bureau politique». Pour lui, ce genre de rencontres a souvent lieu et que si le départ de Belkhadem est aujourd'hui réclamé avec insistance, ce sont plutôt les membres du mouvement de redressement et de l'authenticité (MRA) et les membres du comité central qui en sont les initiateurs. Les membres du MRA, qui ne ratent aucune occasion pour fustiger Belkhadem, coupable d'avoir «dévié le parti de sa ligne originelle» et «sali sa réputation avec l'argent sale», d'où, selon eux, sa défaite lors des élections locales du 29 novembre et les sénatoriales du 29 décembre, estiment que le secrétaire général du FLN doit partir par «l'urne qu'il a toujours refusée, en témoignent les échauffourées du mois de juin dernier lors de la session ordinaire du comité central qui a débouché sur «la reconduite de Belkhadem par une minorité», fera remarquer notre interlocuteur. Les redresseurs du MRA et les membres du comité central hostile à Belkhadem et qui seraient plus de 200 membres, réclament du secrétaire général le recours à l'urne lors de la prochaine session du comité central qu'ils souhaitent dans les meilleurs délais. Pour contrecarrer Belkhadem qui a toujours minimisé l'ampleur de la fronde au FLN, les redresseurs utilisent les arguments du secrétaire général qui avait affirmé que le chef de l'Etat, président d'honneur du parti, est le seul à pouvoir le déloger de son poste. Ils ont adressé une lettre au président de la République l'invitant à intervenir «pour sauver le FLN». «Nous avons d'autres atouts à faire valoir», nous dira Kara sans plus de précision, insistant sur le départ «tôt ou tard» de Belkhadem. Les derniers développements que connaît la scène politique nationale avec la démission surprise de Ahmed Ouyahia du RND, semble avoir «boosté» les redresseurs du FLN qui affirment que «le mieux pour lui est de démissionner». Va-t-il suivre l'exemple Ouyahia où continuera-t-il à «narguer» ses détracteurs de plus en plus nombreux ?