Les résultats de l'enquête lancée par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière suite aux 19 cas de méningite dont deux mortels enregistrés au niveau de la clinique privée Amina, apparentée au groupe SIM, sont annoncés pour aujourd'hui. Les enquêteurs ont relevé que les cas de méningite sont dus à la mauvaise stérilisation du matériel médical au sein du bloc opératoire. Il s'agit donc d'une infection nosocomiale. Notons que le taux de prévalence national des infections nosocomiales en Algérie varie entre 12 et 15%, selon les dernières statistiques avancées par le ministère de la Santé en 2012. Les infections des sites opératoires arrivent en tête, suivies respectivement par les infections pulmonaires et les infections urinaires. Pourtant, il y a un programme national de lutte contre les infections nosocomiales qui a pour objectif la généralisation des bonnes pratiques en hygiène hospitalière et la formation du personnel de santé en hygiène hospitalière. Dans cette perspective, on a souligné que les structures de santé ont été dotées en matériels adaptés de stérilisation et d'élimination des déchets à risques infectieux. Il s'agit bien évidemment de santé publique et non privée. Pour ces derniers, des contrôles relatifs aux activités ont été intensifiés ces deux dernières années. Le ministère de la Santé, suite aux nombreux rapports effectués par les précédentes campagnes, a procédé à la fermeture de pas moins de 180 cliniques à travers le territoire et envoyé des avertissements à une soixantaine d'autres. Les walis auraient été sensibilisés à cette question de vérification des prestations au niveau de ces établissements. Pour le cas de la clinique Amina de Chiffa, dans la wilaya de Blida, elle risque, selon des sources proches du dossier, une fermeture pour 6 mois. Quant aux victimes et leurs familles, elles devront se constituer partie civile pour attaquer les dirigeants de cette clinique en justice. Par ailleurs, il faut noter que les cas de méningite enregistrés et même les cas de décès relèvent de «l'erreur médicale». La loi sanitaire en vigueur ne prévoit rien d'autre pour ce cas de figure. Précisons que l'ampleur exacte du phénomène des erreurs médicales est très mal connue en l'absence de statistiques fiables ainsi que de textes judiciaires. Cependant, les exemples sont légion : à rappeler l'affaire du bébé mort dans une clinique d'ophtalmologie à Constantine et dont les parents mènent depuis 2008 une bataille juridique sans merci. D'autres personnes sont victimes de négligence et la première spécialité pointée du doigt est la gynécologie. Le nombre de plaintes qui aboutissent au niveau de la justice ne reflète pas toute la réalité, mais il est en constante augmentation ces dernières années.