«Belkhadem ne démissionnera pas.» Les propos sont de Kassa Aïssi, chargé de communication au FLN, un de ses hommes de confiance, de moins en moins nombreux à soutenir encore le SG de cette formation que l'on dit lâché de toutes parts, y compris par le président Bouteflika en sa qualité de président d'honneur du parti. En effet, dès les premiers instants ayant suivi la désignation en tant que sénateurs du tiers présidentiel de certains adversaires de Belkhadem, dont le plus en vue n'est autre que Salah Goudjil, son ennemi juré et déclaré depuis le début de la crise secouant l'ex-parti unique, analystes et observateurs n'hésitent plus à parler de disgrâce entre le chef de l'Etat et le SG du FLN. Les jours de Belkhadem à la tête de ce parti sont-ils comptés maintenant que même les ministres issus de cette formation exigent de lui un retrait dans l'immédiat réclamé à travers une déclaration commune rendue publique ce jeudi ? Selon toujours Kassa Aïssi, la réponse à cette question ne peut être que négative. «Le SG du parti ne se retirera pas de son poste», insiste-t-il encore, ajoutant que Belkhadem réunira demain à Alger les membres du bureau politique (BP) du parti pour une énième concertation pour laquelle deux principaux thèmes sont inscrits à l'ordre du jour. Le premier thème porte sur la préparation de la prochaine réunion du comité centrale (CC) du FLN fixée pour le 31 du mois courant. Le second sera consacré à «l'examen du contenu de la lettre signée par les huit ministres du FLN», explique encore la même source. «C'est par le biais de la presse que nous avons pris connaissance de cette sortie commune des ministres FLN», tient encore à préciser Kassa Aïssi pour qui, cette nouvelle fronde actionnée par les ministres de l'ex-parti unique relève d'une «bizarrerie», selon lui, incompréhensible. «Ces ministres en question ont tous participé à toutes les activités du parti depuis les dernières législatives, leur manière d'agir aujourd'hui est complètement insaisissable», affirme en substance le chargé de communication du FLN.
Le SG devra riposter dès demain D'où la question de savoir si cette montée au créneau des ministres FLN revendiquant le retrait immédiat de Belkhadem de la tête du parti n'obéit pas à une manœuvre de manipulation destinée à tromper et la base militante de cette formation et l'opinion publique dans son ensemble. C'est là une question à laquelle notre interlocuteur s'est abstenu de répondre. C'est en effet étrange que 48 heures après la motion de soutien adoptée par les parlementaires du FLN en faveur de leur secrétaire général, des hauts cadres de ce parti d'un rang ministériel accordent leurs violons pour les besoins d'une critique virulente à l'encontre de Belkhadem. Ce dernier est accusé, entre autres, d'«utiliser les institutions de l'Etat pour ses besoins personnels» où encore de provoquer «des animosités dans l'environnement administratif et politique du parti». En tout état de cause, le prochain rebondissement de cette crise interne dans laquelle s'enlise le FLN sera sans doute sous forme d'une riposte qu'apportera Belkhadem aux ministres qui se sont dressés contre lui. De rebondissement en rebondissement, le feuilleton FLN ne connaîtra son épilogue, de l'avis de beaucoup d'observateurs, qu'une fois l'avènement de la prochaine présidentielle, dont moins d'une année et demi nous sépare, sera d'actualité. C'est à cet instant précis que les dessous, jusque-là non évoqués, de cette crise seront enfin connus de tous.