C'est le 17 janvier 2007 qu' un communiqué, signé par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, a annoncé l'allégeance du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à Al Qaïda, donnant naissance à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Il y a environ une année, jour pour jour, le wali d'Illizi avait été enlevé dans la wilaya qu'il administrait. C'est le 16 janvier, à l'aube, qu'une quarantaine d'éléments de katibate «el mouwakaoune bidima» (phalange les signataires par le sang), créée par Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, «émir» de la brigade «el moulatamine» (les enturbannés), a pris d'assaut la base de vie Sonatrach/ British Petroleum/Statoil à In Amenas. S'agit-il d'une coïncidence dans les dates ? Rien n'est moins sûr quand on connaît les «divergences» existant entre l'actuel «émir» national d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel, et Mokhtar Belmokhtar. Ce dernier aurait fort probablement à «marquer» la date anniversaire de l'allégeance du GSPC à Al Qaïda et, donc, la naissance d'Aqmi, pour emboîter le pas à Abou Mossaâb Abdelouadoud et le devancer devant Al Qaïda dirigée par Aymane Al Zawahiri, successeur de Ben Laden à la tête de cette organisation terroriste. Mokhtar Belmokhtar voudrait également gagner la «sympathie» des djihadistes d' Aqmi et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et espérer, par là, s'allier le plus de «combattants» possibles de ces organisations terroristes et des autres djihadistes et les amener à rejoindre sa nouvelle phalange au nom de laquelle, rappelle-t-on, la prise d'otages d'In Aménas a été revendiquée. La guerre au Mali ne serait qu'une coïncidence que Mokhtar Belmokhtar aurait tenté d'exploiter. En effet, il y a quelques jours, Khaled Abou El Abbès a annoncé, dans un enregistrement audiovisuel, que la prise d'otages d'In Amenas a été préparée il y a «plusieurs mois». Dans son récent point de presse, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé que cette prise d'otages était préparée il y a deux mois. C'est-à-dire avant l'intervention militaire française au Mali. Mokhtar Belmokhtar aurait cherché à «marquer un point» devant Al Qaïda d'Al Zawahiri, au détriment d'Abdelmalek Droukdel. Autre détail qui a son importance : Khaled Abou El Abbès s'était, il y a quelques jours, et pour la première fois, revendiqué d'Al Qaïda, alors qu'il avait été «contraint» par Abdelmalek Droukdel, et Abdelhamid Abou Zeid, «émir» de katibate Tarek Ibn Ziad, de quitter Aqmi. D'où la création, par lui, de la brigade les enturbannés et la phalange les signataires par le sang. Mokhtar Belmokhtar, «émir» de katibate el moulatamine, aurait donc «fêté» à sa manière la date anniversaire de l'allégeance du GSPC à Aqmi, tentant, par là, de gagner la «sympathie» d' Al Qaïda d'Aymane El Zawahiri, et ainsi gagner «les faveurs» des djihadistes de différents pays, dans le but que ces derniers rejoignent sa nouvelle phalange et s' imposer, de cette façon, comme «principale force» terroriste dans la sous-région du Sahel, avec toutes les «dividendes» que cela lui apporterait en matière d'enlèvements suivis de demandes de rançons, et de narcotrafic. Khaled Abou El Abbès avait été, rappelle-t-on, écarté de katibate Tarek Ibn Ziad, phalange terroriste, auteur de l'enlèvement de 32 touristes occidentaux, en 2003, qu'il dirigeait du temps où Hassan Hattab était «émir» national du GSPC. Arrivé à la tête du GSPC, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, avait désigné Abdelhamid Abou Zeid à la tête de cette phalange, lui donnant l'ordre «d'éliminer, physiquement Khaled Abou El Abbès, ou «Belaouar» (le borgne), si nécessaire. L'enjeu était l'argent collecté par cette phalange après le paiement des rançons en contrepartie de la libération des otages. Aux Etats-Unis d'Amérique, les mesures de sécurité sont renforcées à chaque date commémorative des attentats du 11 septembre 2001. En Algérie, il semblerait que la date de l'annonce de l'allégeance du GSPC à Al Qaïda soit quelque peu oubliée, ou non prise en considération. Ce qui explique que des mesures de sécurité n'ont pas été renforcées en ce 17 janvier 2013. Pourtant, c'est dans la même wilaya qu'a été enlevé, il y a presque une année, jour pour jour, le wali d'Illizi. Les organisations terroristes affiliées à Al Qaïda tenteront-elles des attentats spectaculaires, comme celui d'In Amenas, à chaque date anniversaire de l'allégeance du GSPC à Al Qaïda ? Khaled Abou El Abbès a, lui, et au lendemain de l'assaut mené par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP) contre les ravisseurs qui ont attaqué la base de vie d'In Amenas, menacé de perpétrer de nouveaux attentats.