La politique de la terre brûlée menée depuis plus de trois semaines par Israël contre la population palestinienne désarmée de la bande de Ghaza constitue aux yeux de plusieurs organisations humanitaires et de la société civile un «crime de guerre», voire un «crime contre l'humanité», d'où l'appel incessant de par le monde d'ester les commanditaires de cette tuerie programmée devant les instances judiciaires internationales pour répondre de leurs crimes. Des dizaines d'organisations et d'associations en France ont déposé devant la Cour pénale internationale (CPI) une plainte pour «crimes de guerre» contre Israël, dans une démarche intitulée «A la violence doit répondre la justice». Depuis le début de l'agression israélienne contre le peuple palestinien, ces associations, après être sorties dans la rue, ont voulu porter la mobilisation «sur le terrain du droit et de la justice», ont indiqué des représentants de ces associations qui expliquent le crime de guerre par le caractère disproportionné de l'attaque israélienne, par la proportion de victimes civiles et le fait que des biens civils soient visés. 4Le député communiste Jean-Paul Lecoq, évoquant un «carnage injustifiable» à Ghaza, s'est interrogé si Israël «bénéficiait d'un régime juridique d'exception». «L'impunité dont se targue Israël n'a aucune raison d'être et les violations avérées du droit humanitaire international dans la bande de Ghaza pourraient constituer des crimes de guerre pour lesquels la responsabilité pénale internationale est invocable», avait-il encore souligné. La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a demandé pour sa part le Conseil de sécurité de l'Onu de saisir le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) pour qu'il ouvre une enquête sur les «crimes» perpétrés par les forces d'occupation israéliennes depuis fin décembre 2008 à Ghaza. «Les attaques à grande échelle et systématiques de l'armée israélienne dans la bande de Ghaza (...) doivent être qualifiées de crimes de guerre, si ce n'est de crimes contre l'humanité», en raison du «nombre croissant de victimes civiles», a affirmé la FIDH dans une correspondance aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Par ailleurs, en marge d'une conférence-débat consacrée aux évènements tragiques de Ghaza organisée à Alger, un appel a été lancé en vue d'encourager les hommes de loi à engager des actions judiciaires contre l'entité sioniste pour «crimes de guerre» et «contre l'humanité» dans son agression contre les Palestiniens de Ghaza. Lors de cette conférence, les participants ont mis en exergue la violation par Israël de «toutes les conventions et chartes internationales, à commencer par la charte des droits de l'homme, les clauses du procès de Nuremberg devenues partie du droit international, ainsi que les conventions de Genève pour la protection des civils et le protocole de Genève de 1977 portant protection des droits des civils en temps de guerre». Condamnant vigoureusement la sauvagerie de l'agression israélienne qui se poursuit contre Ghaza, le communiqué final avait également appelé Israël à «l'arrêt immédiat de l'agression, ainsi qu'au retrait inconditionnel de ses forces», soulignant la nécessité de «créer un fonds de reconstruction» de ce territoire. Le texte, qui porte sur 11 points, impute à Israël, aux termes du droit international, «la responsabilité criminelle pour agression, crimes de guerre et de génocide, outre la responsabilité civile en exigeant un dédommagement». L'ouverture «immédiate et durable» de tous les points de passage aux personnes et aux aides humanitaires, y compris les denrées alimentaires, les carburants et les médicaments, ainsi que leur distribution «sans entraves» sur l'ensemble de la bande de Ghaza figurent aussi parmi les points du communiqué. Face à la situation humanitaire dangereuse qui règne à Ghaza, les dirigeants arabes ont en outre appelé à la création «d'un pont pour l'acheminement de l'aide humanitaire à la population de Ghaza», se disant préoccupés notamment par «l'usage par Israël d'armes prohibées au niveau international, et sa violation flagrante du droit international relatif aux conflits armés». Par ailleurs, l'assemblée générale de l'ONU a adopté vendredi à une large majorité une résolution exigeant «le respect sans condition de la résolution 1860 du Conseil de sécurité, y compris l'appel qui y est lancé à l'instauration immédiate d'un cessez-le-feu durable et pleinement respecté».