Le sélectionneur Stephen Keshi a réalisé son «rêve» qui était de «rendre le Nigeria heureux» en menant les Super Eagles à leur troisième titre en Coupe d'Afrique des nations après la finale de la CAN-2013 remportée contre le Burkina Faso (1-0), dimanche à Johannesburg, Quel effet cela vous fait-il de remporter une CAN comme entraîneur après l'avoir gagnée comme joueur (1994) ? La victoire dans ce tournoi est principalement pour ma nation. Quand j'ai pris mes fonctions il y a un peu plus d'un an, mon rêve était de rendre le Nigeria heureux et de monter une grande équipe. On n'y est pas encore arrivés, on a encore des progrès à faire. Je veux dédier cette victoire à tous les entraîneurs nigérians qui ont prié pour cette équipe, ce n'est pas seulement moi. Ca faisait trop longtemps que le Nigeria n'avait pas joué de finale, la dernière fois c'était en 2000 et j'étais adjoint du sélectionneur. Etes-vous fier de votre travail ? A Faro au Portugal, au stage de préparation, j'avais dit que cette équipe avait beaucoup de potentiel, mais il faut être patient et travailler très dur. On n'y est pas arrivés, on continue à bâtir, mais je suis très fier de ce que l'on a fait dans ce tournoi. Je leur ai parfois crié dessus, et ils ont gardé leur concentration (rires). Quand j'ai dit à mon capitaine qu'on venait ici pour prendre la coupe, il ne me croyait pas. Comment voyez-vous votre équipe à la Coupe des Confédérations ? Nous qualifier pour représenter l'Afrique au Brésil, c'est un honneur pour le Nigeria. Je ne peux pas en dire plus avant d'arriver là-bas. Comment classez-vous cette génération par rapport aux précédentes ? La classer ? Je vais demander à la CAF et à la Fifa (rires). Ce que je sais, c'est que ces joueurs ont beaucoup de potentiel et de qualités. Avec beaucoup de travail et de motivation, ils iront encore plus haut. Dieu était de notre côté ce soir parce que le Burkina est une très bonne équipe aussi. Que le champion 2013 ait un entraîneur africain à sa tête, est-ce une fierté ? J'espère que plus d'entraîneurs africains auront des postes et rendront leurs pays fier. C'est un peu difficile quand on est un coach africain, certaines fédérations pensent vous donner le boulot comme si c'était une faveur. Elles veulent demain une équipe merveilleuse, et le lendemain gagner la Coupe du monde. Il faut un peu plus de patience en Afrique. Je suis vraiment fier de ce qu'a fait l'Afrique du Sud: elle ne s'est pas qualifiée pour les demi-finales, mais son entraîneur (le Sud-Africain Gordon Igesund, ndlr) est encore en poste. La plupart des entraîneurs n'ont pas la liberté de s'exprimer par eux-mêmes, il faudrait un peu plus de patience. Moi, quand j'ai fait mon premier match, on m'a dit que ce n'était pas bien, qu'on allait me virer, mais ce n'est pas comme ça qu'il faut faire dans le foot. C'est Dieu qui a fait que je suis encore là.