Les cours du café et du sucre ont tenté de se reprendre cette semaine, tandis que le cacao se stabilisait, profitant d'achats à bon compte après les baisses des dernières semaines mais sur des marchés toujours prudents gardant à l'esprit l'abondance de l'offre mondiale. CACAO Les cours de la fève brune sont descendus à 1.403 livres la tonne à Londres mardi, un nouveau plus bas depuis dix mois, et jusqu'à 2.102 dollars la tonne à New York jeudi, un niveau plus vu depuis juin 2012, avant de se stabiliser. "Les prix ont été sous pression" une grande partie de la semaine "en raison de l'accroissement des ventes issues de la récolte en cours en Côte d'Ivoire", un pays assurant 35% de l'offre mondiale de cacao, a souligné Jack Scoville, analyste du courtier Prices Futures Group. Ainsi, les volumes de fèves arrivant dans les ports ivoiriens ont enregistré une vive accélération ces dernières semaines, réduisant nettement les retards enregistrés depuis le début de la saison. Désormais, le volume total arrivé depuis octobre n'est plus qu'en baisse de 3,5% sur un an, selon la revue spécialisée Public Ledger, qui juge cet écart "insignifiant". Un mouvement de chasse aux bonnes affaires doublé d'un accès de fièvre des investisseurs a cependant permis aux prix de se ressaisir en fin de semaine.En effet, l'harmattan, un vent sec et chaud qui s'est récemment renforcé, "pourrait affecter négativement le reste de la récolte de mi-saison en Côte d'Ivoire" à partir d'avril "et pénaliser le développement des plants pour la prochaine saison", a observé M. Scoville. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1.434 livres sterling vendredi vers 12H00 GMT contre 1.425 livres le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mai valait 2.147 dollars la tonne contre 2.149 dollars une semaine plus tôt pour le contrat de mars. CAFE Les cours du café ont rebondi légèrement cette semaine, dans un marché toujours tiraillé entre la perspective d'une production mondiale abondante (dopée par une récolte record attendue cette année au Brésil, premier pays exportateur), et les inquiétudes persistantes liées à la maladie de la rouille, champignon affectant nombre de plantations en Amérique centrale. Le marché était quelque peu tiré par l'idée que des agriculteurs brésiliens, inquiets de la récente dégringolade des prix, décident de mettre de côté une partie de leur production pour la mettre en vente ultérieurement. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 2.090 dollars vers 12H00 GMT, contre 2.055 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mai valait 143,15 cents, contre 140,50 cents sept jours auparavant. SUCRE A l'instar du café, les cours du sucre sont remontés, après être tombés ces dernières semaines à des niveaux plus vus depuis l'été 2010."On a déjà observé des moments, où en dépit des prévisions d'un large excédent de production au niveau mondial, les volumes d'échanges étaient gonflés par un accroissement inattendu d'acheteurs -- désireux de profiter de la faiblesse des prix", a souligné Nick Penney, analyste du courtier Sucden. "C'est probablement ce qui se passe en ce moment, et c'est peut-être le signe que les consommateurs en fin de chaîne s'adaptent avant tout aux fluctuations des prix et sont motivés pour acheter" davantage quand les prix baissent significativement, a-t-il poursuivi. Cette remontée pourrait cependant s'avérer éphémère: au vu de la surabondance persistante de l'offre de sucre sur le marché, "il semble très improbable que les pressions sur les prix s'estompent dans les prochains mois", a estimé jeudi l'Organisation internationale du sucre (ISO). Celle-ci table sur une nouvelle production mondiale record de 180,37 millions de tonnes pour la saison allant d'octobre 2012 à septembre 2013, en hausse de 3,2% sur un an, alors que la demande ne devrait croître que de 2%, à 171,8 millions de tonnes. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 501,90 dollars vendredi vers 12H00 GMT contre 491,30 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mai cotait 18,05 cents contre 17,85 cents sept jours auparavant.