«Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a été affaiblie par l'opération militaire française Serval au Mali», a affirmé hier le chef d'état-major de l'armée de terre française Betrand Ract-Madoux. Il juge toutefois que d'autres parties du Mali doivent faire l'objet d'une attention particulière, recommandant un redéploiement dans la région de Gao. De son côté, l'ONU propose le déploiement de 11 200 hommes au Mali. Selon le secrétaire général, le mandat de cette future force de l'ONU servira au maintien de la stabilité après le départ des troupes françaises. Le rapport du secrétaire général Ban Ki-moon qui devait être examiné par le Conseil de sécurité hier à huis clos devrait déboucher en avril prochain sur une résolution prévoyant une force de stabilisation d'au moins 11 200 hommes qui devra être déployée avant l'été. Ce rapport préconise également la création d'une «force parallèle» chargée de poursuivre la lutte contre les djihadistes. Les pays susceptibles de contribuer à cette force ne sont pas nommés mais, selon les observateurs, «il est clair que le secrétaire général des Nations unies songe à la France». De leur côté, les chefs des armées de Mauritanie, d'Algérie, du Mali et du Niger se sont réunis hier à Nouakchott afin «d'évaluer la situation sécuritaire au Sahel marquée par l'intervention armée franco-africaine et procédé à l'examen des moyens de renforcer (leur) coopération dans le Sahel où sévissent des groupes liés à Al-Qaïda», selon un communiqué publié hier. Les mesures retenues lors de cette réunion «doivent permettre de faire face aux menaces sécuritaires et à la prolifération du crime organisé dans l'espace commun des pays membres», ajoute le communiqué. Toutefois, Human Rights Watch (HRW) a indiqué hier dans un communiqué que «des soldats maliens ont torturé sept personnes soupçonnées d'être des partisans de groupes islamistes armés à Léré, près de Tombouctou». HRW recommande au gouvernement malien «d'enquêter rapidement et de manière impartiale sur ces accusations, sous peine de se retrouver dans une situation où son armée échapperait à tout contrôle et où les tensions intercommunautaires s'aggraveraient». Human Rights Watch préconise également le redéploiement de fonctionnaires de police, de gendarmerie et du ministère de la Justice «dans les villes et villages du nord du Mali, en particulier là où des opérations militaires se poursuivent, notamment dans et autour des villes de Gossi, Gourma-Rharous et Bourem».