C'est hier qu'il s'en est allé laissant derrière lui d'innombrables souvenirs dont quelques-uns ont marqué l'histoire du sport le plus populaire du pays. C'est un pan de l'histoire du football algérien qui s'en est allé hier. Abdelhamid Kermali n'est plus. L'information de son décès a été transmise en début d'après-midi par l'agence de presse APS qui avait été contactée par sa famille. Avouons que l'on s'y attendait un peu. Hospitalisé d'urgence dans un hôpital algérois au mois de novembre 2012, on avait énormément craint pour sa vie à ce moment-là. Ses proches avaient alors déclaré que son état s'était considérablement dégradé mais qu'il restait accroché à la vie. C'est hier qu'il s'en est allé laissant derrière lui d'innombrables souvenirs dont quelques-uns ont marqué l'histoire du sport le plus populaire du pays. Abdelhamid Kermali, le Sétifien, né le 12 avril 1931 à Akbou, était fait pour le football. Très jeune, il avait intégré les rangs de l'USFM Sétif (USMS actuellement) au sein de laquelle il s'était imposé comme un redoutable attaquant. Il avait par la suite évolué au sein de l'USM Alger, club grâce auquel il s'était fait remarquer avant de partir en France, à Mulhouse exactement, où il n'avait pas mis trop de temps à démontrer son talent. Ce qui avait amené les dirigeants de l'AS Cannes à le recruter. Un club où il s'était distingué au point de devenir un des meilleurs joueurs du championnat de France à son poste. Si bien que lorsque son coach du club cannois s'est engagé avec l'Olympique lyonnais, il avait exigé que Abdelhamid soit recruté par le club rhodanien. Alors qu'il était dans une courbe ascendante, il dut répondre à l'appel du devoir et du pays. L'Algérie était en pleine lutte pour recouvrer son indépendance. En 1958, le Front de libération nationale met sur pied une équipe nationale composée de joueurs évoluant à l'étranger, notamment en France, en vue de représenter le pays à l'étranger et de transmettre le message de la justesse du combat du peuple algérien. C'est ainsi que Kermali s'est retrouvé au milieu de toute une sélection de joueurs tous aussi talentueux les uns que les autres, des joueurs qui avaient pour noms Mekhloufi, Maouche, Benfada, Bentifour, Zitouni ou autres Amara. Pendant quatre années, le Sétifien et ses camarades allaient sillonner le monde et faire valoir leur haut degré de patriotisme, tout en régalant tous ceux qui venaient les voir jouer d'un spectacle de très grande qualité. A l'indépendance de l'Algérie, en 1962, il est retourné à Sétif et s'engage avec l'USMS, club avec lequel il jouera jusqu'en 1967, après quoi il a intégré les rangs de l'Entente de Sétif dont il a été entraîneur-joueur. C'est avec ce club qu'il s'est vraiment forgé une stature de technicien. A partir de là, il ne devait pas arrêter d'être sollicité puisqu'il a posé ses bagages un peu partout, coachant des clubs comme l'USM Annaba, le CS Constantine, l'US Chaouia, le HB Chelghoum Laïd, le CAB Bordj Bou Arréridj, l'USM Sétif, l'ES Sétif et le Mouloudia d'Alger. A l'étranger, il s'était essayé à l'Ittihad de Tripoli et à Ras Al-Kheïma. Mais c'est en tant que sélectionneur qu'il s'est affirmé comme un entraîneur de grande compétence. L'histoire retiendra qu'en 1979, une équipe nationale algérienne juniors avait disputé une phase finale de Coupe du monde au Japon et c'est Kermali qui était son entraîneur. Ce n'était rien par rapport à son exploit de 1990 puisqu'il restera à jamais comme l'entraîneur qui a permis à l'Algérie de remporter la première CAN seniors de son histoire. C'est, à ce jour, le seul trophée africain du football algérien au niveau des sélections. Un peu plus tard, en 1991, sous sa conduite, l'équipe nationale s'est emparée du titre de champion afro-asiatique de football. C'est en 2008, après un passage au Mouloudia d'Alger, où il a exercé à ce moment-là en tant que conseiller, qu'il avait mis fin à sa carrière dans le football. Retiré à Sétif, il a vécu ses derniers jours au sein de sa famille et entouré de ses proches. Adieu Hamid, nous ne t'oublierons jamais.