La grève déclenchée dimanche par les 372 travailleurs algériens du chantier du Transrhumel se poursuit avec un durcissement du mouvement du côté des travailleurs et de celui de l'entreprise brésilienne Andrade-Gutierrez qui a saisi la justice. Les responsables brésiliens accusent les travailleurs d'entraver le projet et ont déposé une requête au niveau du pôle judiciaire spécialisé de Constantine surtout que les syndicalistes ont empêché les Brésiliens d'accéder aux bases de vie. Notons que le chantier compte quelque 200 expatriés. De leur côté, les travailleurs campent sur leur position et selon le SG adjoint de la section syndicale du chantier, M. Amar Kechroud, «ce mouvement se poursuivra jusqu'à l'application des dispositions de la convention collective signée en 2009». Le même syndicaliste a ajouté que «toutes les voies pouvant mener à une réconciliation sont épuisées et qu'une tentative de médiation menée par l'Inspection du travail de Constantine a buté sur une impasse». A noter que les travailleurs algériens exigent que l'année de référence pour le calcul de la prime d'indemnité de licenciement (prime de fin de chantier) «doit être 2009 et non 2013, comme voudrait l'appliquer l'entreprise Andrade-Gutierrez. Ils revendiquent également la modification de la méthode de calcul des heures supplémentaires et revendiquent le versement des sommes dues au titre des œuvres sociales (2% de la masse salariale). Notons qu'une assemblée générale à la base vie du quartier du «Bardo» a été tenue en présence des représentants de l'Union territoriale ouest (UTO) de l'UGTA. Conclave au cours duquel ils ont exprimé nettement «leur engagement à mener le débrayage jusqu'au bout, quoi qu'il arrive», ont-ils affirmé à l'unanimité. Par ailleurs, M. Bilami Hamza, membre de l'UTO, chargé des conflits sociaux, suit en permanence le déroulement du conflit, a tenu à exhorter les grévistes à revendiquer pacifiquement leurs droits et, surtout, à marquer de leur présence les piquets de grève. A ce sujet, notons que les grévistes ont établi leurs piquets de grève à la base vie du «Bardo» et dans les endroits du chantier où se trouve entreposé le matériel de l'entreprise, ceci pour veiller sur les biens de l'entreprise et empêcher des vols éventuels. Enfin, le directeur des travaux d'Andrade-Gutierrez, M. Nelson Vasques, s'est refusé à tout commentaire sur le débrayage déclenché dans ses chantiers.