L'opacité de la gestion financière de certaines organisations non gouvernementales (ONG) algériennes a fait réagir certains de leurs militants et adhérents. Les ONG habituées à dénoncer diverses formes de corruption qui gangrènent l'économie nationale et qui appellent souvent à la transparence dans la gestion financière des entreprises publiques, font, selon des sources, la sourde oreille quand il s'agit de la gestion de leur propre fonds. Leurs responsables ne laissent aucune information filtrer concernant leurs ressources, leurs dépenses, ont-elles ajouté. Leurs bilans financiers ne sont souvent pas établis. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) n'est nullement épargnée, selon ses militants. Dans une déclaration, rendue publique le 8 juin, des militants de cette ligue dénoncent «le manque de transparence» en matière de gestion financière «lourde de conséquences» pour une ligue de défense des droits de l'homme, est-il écrit dans le document. Contactés par nos soins, pour avoir leur version sur ces accusations, le président de la Ligue, Maître Nourdine Benissad, et le président d'honneur de la Laddh, Maître Ali Yahia Abdenour, ont refusé de faire tout commentaire sur le sujet. Kamel Eddine Fekhar, de la section de Ghardaïa, Mme Djabria Naili, de celle d'Alger, Faleh Hammoudi, de la section de Tlemcen, Kaddour Chaouicha d'Oran, ont demandé à l'issue de l'élection de M. Benissad à la tête de la Laddh une passation de consignes écrite qui n'a jamais été faite entre l'ancienne et la nouvelle direction. Ils ont aussi demandé d'informer les membres du comité de la nature du don de la délégation européenne pour la Laddh en marge de la surveillance des dernières élections législatives. M. Fekhar, membre du comité directeur de la Laddh, a affirmé à la presse que l'opacité de la gestion financière de la ligue est réelle.