Le Maroc a refusé, mercredi, à une délégation des Canaries de rendre visite aux 24 prisonniers politiques sahraouis condamnés, en 2012, à de lourdes peines de prison par le tribunal militaire de Rabat. A son arrivée à Rabat, la délégation s´est rendue à la prison de Salé pour demander l´autorisation de rendre visite de «caractère strictement humanitaire aux prisonniers sahraouis», demande rejetée par les autorités marocaines. La justice militaire marocaine les accuse d´être impliqués dans l´«assassinat» de 11 policiers et gendarmes durant la prise d´assaut du camp de Gdeim Izik en novembre 2010. La délégation canarienne se compose de parlementaires et élus locaux de diverses tendances politiques. A la suite de cette fin de non recevoir de leur initiative réservée par l´administration marocaine, les parlementaires canariens ont publié un communiqué dans lequel ils rappellent que «les 24 Sahraouis ont été condamnés injustement et à de très lourdes peines de prison». Les signataires de ce communiqué demandent que ces prisonniers politiques «condamnés sans preuves soient remis en liberté» et que «soit mis fin aux violations des droits de l´homme dans les territoires occupés» du Sahara occidental. Une campagne soutenue en faveur de la libération de ces prisonniers se poursuit en Espagne. La Confédération espagnole des Associations de soutien à la cause sahraouie (CEAS), présidée par José Taboada, a adressé une lettre au roi Juan Carlos en prévision de la visite officielle qu´il doit effectuer à partir du 15 juillet au Maroc à l´invitation du roi Mohammed VI. Ces militants de la cause sahraouie invitent le roi d´Espagne à «assumer ses responsabilités en respectant la promesse qu´il a faite de veiller à la protection des droits des Sahraouis à décider de leur destin». Des descendants d´Espagnols Pour sa part, le quotidien El País a publié, hier, une «Opinion» du professeur d´histoire de l´Islam contemporain de l´Université autonome de Madrid, M.Bernabé López García, en prévision de cette visite. Ce spécialiste du Maghreb estime que le roi d´Espagne devrait intercéder auprès du souverain alaouite en faveur des 22 prisonniers politiques sahraouis condamnés, en 2012, à de lourdes peines de prison par le tribunal militaire de Rabat. «Cette accusation infondée et sans preuves a été prononcée contre des Sahraouis qui sont Espagnols du point de vue du droit ou par filiation dans la mesure où le Sahara occidental fut (avant son occupation par le Maroc en 1976) une province d´Espagne», estime l´auteur de l´article.