Si les choses sont faites à l'avance pour les élections de la FAF, le suspense est par contre entier pour celles de la LNF où la compétition s'annonce ouverte, voire très serrée, entre les deux candidats à la présidence de cette instance qui gère les championnats de première et seconde divisions, à savoir le président sortant, Ali Malek, et son prédécesseur, Mohamed Mecherara. Même si son premier mandat a été laborieux et sanctionné par une gestion anachronique de la compétition ainsi que de plusieurs affaires scabreuses (affaires Harkat, Bourahli, Khelidi et autres), Ali Malek continue à bénéficier du soutien de la plupart des présidents de club, dont les plus influents d'entre eux s'opposent au retour de Mecherara, jugé trop dur et indomptable. Malek part d'ailleurs favori. S'il avait vu ses chances compromises par l'annonce de la candidature de son adversaire, il se serait retiré de la course, comme l'a fait Ahmed Mebrek après le report des élections par la FAF «en concertation» avec le MJS. Il estime, en tout cas, qu'il n'avait pas assez de temps pour atteindre ses objectifs. Son mandat a été en effet court (deux ans) et sanctionné par un conflit avec le ministre de l'époque, Yahia Guidoum, qui est allé jusqu'à porter l'affaire devant les tribunaux sans parvenir pour autant à avoir gain de cause. «Cette période était courte pour mener à bien ma mission. Un seul mandat est insuffisant pour mettre en place un plan organisationnel fiable pour la LNF. Je veux profiter de mes acquis et de mes bonnes relations avec les présidents de club pour essayer de mener le football algérien à bon port. Je compte aider les clubs à mieux s'organiser et inciter les pouvoirs publics à mettre en place un cadre organisationnel et réglementaire pour que ces clubs puissent aller vers le professionnalisme, qui est l'unique moyen pour faire sortir le football du fond du gouffre. Le professionnalisme doit, en tout cas, être instauré en Algérie au plus tard en 2012», dira le président sortant de la LNF. Son adversaire compte sur l'aide et l'interventionnisme de son complice de toujours, Mohamed Raouraoua, pour faire pencher la balance de son côté. Raouraoua tentera à coup sûr de peser de tout son poids pour porter son camarade à la tête de la LNF et travailler en étroite collaboration avec lui, comme c'était le cas lors de leur première expérience aux commandes du football national. «Je suis candidat sur insistance d'amis. Le football national accuse un énorme retard par rapport surtout aux pays de l'Afrique du Nord, d'où l'urgente nécessité de le remettre à niveau. Cette mise à niveau doit être effectuée sur la base d'une politique que tracera la FAF et que doit appliquer la LNF. Il faut accompagner les clubs dans leur développement, avec comme objectif primordial leur professionnalisation. Il y a également le volet de la formation qu'on doit prendre en charge en encadrant les clubs. C'est un énorme chantier qui consiste à aider les clubs à revenir à la formation des jeunes. Il faudra, par ailleurs, de la rigueur dans le travail et la gestion du championnat, avec notamment la confection d'un calendrier qui doit accorder la priorité à l'équipe nationale», affirme Mecherara, auteur, de l'avis de tout le monde, d'un excellent travail lors de son premier mandat. Parviendra-t-il à déloger Malek et reprendre les commandes de la LNF ? Réponse ce matin. L'élection de la LNF se tiendra avant celle de la FAF.