Ultime chance pour stopper la machine, la bipartite sur laquelle reposent encore pas mal d'espoirs. De sources proches de la Centrale Ugta, on apprend que son secrétariat national doit se réunir aujourd'hui à la Maison du peuple sous la conduite de Abdelmadjid Sidi Saïd. Trois points sont inscrits à l'ordre du jour de cette réunion jugée «de la plus haute importance». La direction nationale de l'Ugta, en effet, compte évaluer l'ampleur de ses quatre regroupements régionaux et, donc, son état d'implantation dans les milieux ouvriers et son degré de mobilisation. Ce premier point, nous dit-on de mêmes sources, est étroitement lié au second puisqu'il ne s'agit rien moins que de «préparer la grève générale» dont la date n'a pas encore été fixée. L'inscription de ce point à l'ordre du jour, affirment nos sources, signifie que «l'Ugta n'a pas l'intention de faillir cette fois-ci (et qu'elle) ira jusqu'au bout si elle y est forcée». D'où, en somme, le troisième point, à savoir celui lié à la préparation de la bipartite devant regrouper le patron de l'Ugta et le Chef du gouvernement, apprend-on, juste après l'Aïd El-Adha. La Centrale a l'intention de mettre le paquet lors de cette rencontre. Contrairement à certains articles faisant état de conflits entre la Centrale et le Président, l'Ugta a déterré la hache de guerre en signe de protestation contre les programmes précis de certains ministres «désavoués» par leur propre Chef du gouvernement, à l'instar du projet de privatisation des entreprises publiques par paquets de 40 ou bien l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures. L'Ugta, prête à parer à toute éventualité, prévoit également de réunir ses états-majors horizontaux et verticaux dans les prochains jours en vue de donner les dernières directives liées à la préparation de la grève générale et d'en fixer la date.