La rencontre Sidi Saïd-Benflis, prévue pour ce mardi, devrait déboucher sur pas mal de concessions sociales. De sources proches de la centrale Ugta, on ap-prend que la bipartite prévue entre Abdelmadjid Sidi Saïd et Ali Benflis devait avoir lieu demain. Le rendez-vous, toutefois, a été retardé de 24 heures à cause de l'ouverture des sessions d'automne du Parlement algérien prévues le même jour. Ces cérémonies, attendues respectivement à 10 heures pour l'APN et à 15 heures pour le Sénat, doivent impérativement être «rehaussées» par la présence du Chef du gouvernement, mais aussi de tout le staff ministériel. Rendez-vous ferme est déjà pris, puisque les dirigeants de l'Ugta, qui avaient longtemps fait planer le doute sur leur participation ou non à cette rencontre, viennent de confirmer officiellement sa tenue pour mardi. Nos sources ajoutent que trois dossiers très lourds seront inscrits à l'ordre du jour. A savoir, le régime indemnitaire relatif à la Fonction publique, les logements sociaux et la protection sociale. Cette rencontre, qui sera celle de la dernière chance, vise en premier lieu à empêcher l'Ugta de déterrer la hache de guerre comme elle compte le faire dès la rentrée sociale, attendue d'ici au milieu du mois courant. Les membres du secrétariat national, prêts à en découdre avec le gouvernement depuis que celui-ci a décidé d'effectuer des coupes sombres dans les effectifs de la Fonction publique, semblent être revenus à de meilleurs sentiments depuis que des informations très fiables ont indiqué que le Président de la République en personne a décidé de suivre de très près la rencontre entre Ali Benflis et Abdelmadjid Sidi Saïd. Des concessions notables seraient, en effet, sur le point d'être faites en vue de prévenir une implosion sociale dont les prémices se font de plus en plus apparentes. Des sources proches de l'Exécutif rappellent que les quelque 250.000 milliards de surliquidités, tant décriées par Sidi Saïd, constituent beaucoup plus un handicap qu'un avantage pour les institutions financières algériennes. Aussi, des revalorisations salariales assez conséquentes pourraient-elles être annoncées dans le cadre du traitement des dossiers cités plus haut. Les pensions de retraite, qui ont déjà connu une hausse significative, pourraient être revues de nouveau à la hausse alors que les salaires des personnels de la Fonction publique, y compris ceux de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la protection civile, de la santé, des collectivités locales seront, eux aussi, revalorisés... Nos sources, en outre, rappellent les quelque 20 milliards de réserves de changes auxquelles il faut ajouter les rentrées pétrolières estimées annuellement à près de 22 milliards. Cette cagnotte, jamais atteinte depuis l'indépendance du pays, a déjà servi à lancer le plan de soutien à la relance économique. Elle sert actuellement à financer de très ambitieux projets de constructions de logements sous diverses formes, s'adressant aux différentes catégories sociales de la population algérienne. Sur ce chapitre, aussi, l'Ugta devrait trouver matière à satisfaction après le lancement de 65.000 nouveaux logements de location-vente alors que les logements sociaux, promotionnels et participatifs ne se sont jamais aussi bien portés. Le chef de l'Etat, qui connaît toute la valeur de la paix sociale en ces moments aussi cruciaux, et où les pyromanes de tout acabit ne manquent pas, devrait lâcher du lest d'autant que les moyens le permettent. Des observateurs, mettant en avant l'incroyable opulence financière dont jouit le pays depuis l'élection de Bouteflika à la tête de l'Etat, se demandent ironiquement où pouvait bien passer toute la manne financière du pays avant l'arrivée de ce Président.