Il n'a pas hésité à rendre hommage au défunt député et, à travers lui, à l'ensemble des élus. Le secrétaire général du FLN et Chef du gouvernement, M.Ali Benflis, aura réussi le pari de se déplacer en Kabylie et de prêcher en faveur du règlement de la crise, au moment où les apprentis sorciers misaient sur le statu quo et le pourrissement. C'est sans doute l'impression qui se dégage du déplacement, jeudi dernier, à Béjaïa, de M.Ali Benflis à l'occasion de l'enterrement du défunt député du FLN, Benbara Abdelmalek, décédé le 29 janvier dernier à Paris, dans des circonstances non encore élucidées. La délégation, qui accompagnait le Chef du gouvernement, composée de Karim Younès, président de l'APN, Mme Bouchemla, ministre déléguée chargée de la Communauté nationale à l'étranger, M.Hacène Benallague, chef du groupe parlementaire indépendant et de la centaine de députés, plaide pour l'existence de voies médianes pour la résorption d'une crise qui n'a que trop duré. Pour preuve, les deux banderoles déployées sur les lieux, rappelant les revendications de la plate-forme d'El-Kseur ainsi que les engagements de l'Etat non tenus et les divers propos des citoyens accostés par Ali Benflis et qui convergent tous à dire que la population est fatiguée de ce bras de fer entre les délégués radicaux et le pouvoir central ainsi que la hâte de voir la fin du tunnel. Benflis n'a pas hésité à rendre hommage au défunt député et, à travers lui, à l'ensemble des élus, au coeur d'une région où il sait très bien que l'APN a été très mal élue le 30 mai 2002. Des observateurs n'ont pas manqué de souligner l'organisation impeccable des funérailles par la population et la présence des éléments de la gendarmerie et de la police nationales postés tout le long de l'itinéraire emprunté par la délégation venue d'Alger. Le plus important dans le déplacement de Benflis est sans nul doute le point relatif à la situation générale du pays. Le chef de l'Exécutif a insisté à ce propos sur «la nécessité de s'unir pour le règlement de tous les problèmes et les crises» qui secouent le pays. Le contact chaleureux et amical entre le chef de l'Exécutif et un délégué de Boudjellil est de bon augure. D'autant que l'interwilayas du mouvement citoyen, qui se tenait au même moment à Takerbouzt, dans la wilaya de Bouira, planchait justement sur la question de l'avenir du mouvement. A ce propos, des analystes relèvent que dans le document de réflexion adopté par la Cicb à El-Kseur et soumis à débat à la plénière de Takerbouzt, le communiqué de la présidence de la République du 23 septembre 2001 était qualifié de «porteur d'espoir». Paradoxalement, immédiatement après la diffusion du communiqué, un conclave extraordinaire de l'intewilayas, tenu à Béjaïa avant l'entame du dialogue avec le gouvernement, le 3 octobre 2001, avait considéré l'invitation de la présidence de la République comme «un non-événement». Ce qui est considéré par les analystes aujourd'hui comme une évolution positive au sein du mouvement citoyen, et ne manquera pas de conforter les émissaires dans leur mission qui est de ramener l'interwilayas à approfondir la réflexion au sujet du dialogue comme moyen de faire aboutir les revendications citoyennes et résoudre la crise en Kabylie.