Un prête-nom est à l'origine de cette importation. Un responsable d'une banque aurait été arrêté. L'inspection divisionnaire Commerce des douanes d'Alger a encore frappé très fort hier, en saisissant 40 conteneurs de 20 et 40 pieds introduits frauduleusement par des importateurs dont l'identité n'a pas encore été révélée. Les boissons alcoolisées (vins et autres) évaluées à quelque 6 milliards de centimes, acheminées via Marseille, étaient contenues dans un emballage italien et ne comportaient pas de date de péremption. A cet effet, des échantillons ont été transmis au laboratoire du ministère du Commerce pour analyses afin de déterminer sa qualité. Par ailleurs, les étiquettes collées sur les emballages étaient non conformes. 35 autres conteneurs, importés dans le même contexte, font l'objet de recherches approfondies de la part «des éléments des douanes qui ont ouvert une enquête de même que la brigade économique de la sûreté de la wilaya d'Alger qui, de son côté, s'active à découvrir les véritables importateurs». L'auteur de cette opération, B.B. importateur d'El-Eulma activant sous un prête-nom et pour le compte des «importateurs fantômes»? aurait été arrêté par la brigade économique et devrait être présenté devant la justice dans les prochains jours. Selon des sources sûres, «le responsable d'une banque sise à Dar El Beïda aurait été également arrêté pour financement illégal de cette opération d'importation». Selon la même source, «il aurait soustrait illégalement plusieurs milliards de centimes des caisses de sa banque, au profit de cet importateur en vue de payer les droits et taxes douaniers avec la garantie de les restituer après écoulement de la marchandise». Malgré la présentation des documents par B.B., prête-nom, la fraude a été constatée par les douaniers et ce, nous dit-on, avec le concours de la brigade économique de la sûreté de wilaya d'Alger. Il faut dire que le registre du commerce utilisé par l'importateur indélicat comportait curieusement plusieurs positions incompatibles (alcool et produits alimentaires) et non réglementaires. M.Regue, divisionnaire à l'origine de plusieurs saisies, semble résolu «à détruire cette nouvelle caste de fraudeurs qui s'adonnent aux transferts illicites de devises vers l'étranger» en soulignant que «la douane est dorénavant investie des pouvoirs de traquer les infractions douanières et de change». Selon lui, «cette affaire est une escroquerie de la banque». Il est attendu que «l'identité des véritables importateurs soit connue dans les prochains jours à l'issue de l'enquête menée simultanément par les douaniers et les services de police». Il est outrageant de constater qu'une telle marchandise, pourtant prohibée, ait pu être embarquée d'un port français (Marseille) sans que les douaniers interviennent. Peut-on, dans ce cas, parler de coopération?