Reportée à plusieurs reprises pour différentes raisons, la réunion familles des victimes du printemps noir-Cadc s'est tenue finalement, jeudi dernier, à Tizi Rached. L'ordre du jour assigné à cette réunion, qui s'est déroulée en présence d'une trentaine de parents de victimes, était le rejet de l'indemnisation contenue dans le décret présidentiel n°02-478 relatif au parachèvement de l'identité nationale. Ainsi, les familles présentes ont nié catégoriquement avoir perçu une quelconque indemnité de la part de l'administration. Pour elles, ce n'est là qu'une énième manoeuvre du pouvoir afin de diviser les deux camps. Cela dit, les parents de victimes ont réitéré «leur engagement en faveur du mouvement citoyen qui lutte pour la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur». Sur un autre volet, les parents de victimes des événements de Kabylie exigent «le jugement par des tribunaux civils de tous les assassins de (nos) enfants et la reconnaissance par l'Etat du statut de martyr à toutes les victimes du printemps noir». A l'issue de cette réunion, les parents de victimes et la Cadc ont arrêté le principe d'un sit-in qui sera observé devant la wilaya afin de dénoncer «la manipulation de l'administration» et mettre au défi «ceux qui prétendent que les familles de victimes ont perçu leurs indemnités». Cependant, au-delà de toute cette rhétorique, entendue jeudi à Tizi Rached, les chiffres existent. En effet, les services de la wilaya ont recensé 38 dossiers de décédés et 625 dossiers de blessés. Six dossiers de décédés ont été rejetés, car la commission d'enquête a décelé une mort naturelle pour ces cas. Les services de la wilaya ont même prorogé la date limite du dépôt des dossiers au mois de juin de l'année en cours, afin d'attirer les familles réfractaires. Cet état de fait avait été difficilement admis par la Cadc, laquelle, au-delà du rejet signifié au décret présidentiel, multiplie, en vain, les appels du pied en direction de cet allié de poids afin de le ramener dans son giron.