ceux des différents secteurs d'activité ont massivement adhéré à ce mot d'ordre. Le moins que l'on puisse dire, au premier jour du mouvement de grève générale lancé par la Centrale syndicale, est qu'il a complètement paralysé la vie économique et sociale en Basse Kabylie. Les travailleurs des différents secteurs d'activités ont massivement adhéré à ce mot d'ordre. Ni les appels des uns ni les positions de rejet affichées par les autres n'ont eu raison de la détermination de la masse laborieuse qui a, hier, fait preuve de sa fidélité à l'Ugta, seul rempart, à ses yeux, à faire échec aux privatisations, aux licenciements abusifs et à bien d'autres insuffisances qui touchent de plein fouet tous les secteurs. A travers cette adhésion massive, les travailleurs témoignent de leur disponibilité à soutenir toute action allant dans le sens de la prise en charge de leurs nombreuses préoccupations. Dès les premières heures de la matinée, la ville de Béjaïa et les différentes localités de la wilaya ont connu une activité restreinte. Les quelques transporteurs publics, présents sur le terrain, ont été pris d'assaut par des citoyens pressés. Les signes d'inquiétude étaient déjà visibles la veille lorsque d'interminables files de véhicules se formaient au niveau des stations-service. Cet affolement des automobilistes a provoqué une rupture de stock dans plusieurs stations. Notons, toutefois, qu'un ser-vice minimum et un approvisionnement en gaz ont été assurés. Le secteur le plus touché a été incontestablement celui de l'éducation. Les élèves ont été renvoyés. Les travailleurs de ce secteur mettent en avant la revendication de l'augmentation des salaires, la régularisation des vacataires. Le secteur de la santé et celui des P et T ont connu une activité au ralenti assurant tout juste le service minimum. Quant à l'administration publique, notamment au niveau du siège de la wilaya, la paralysie ne date pas d'hier. Acquis au Snapap, qui a soutenu cette grève de deux jours, les travailleurs n'ont fait que confirmer le suivi massif. Les travailleurs du secteur de l'énergie, touchés davantage par le projet de loi sur les hydrocarbures, semblaient, hier, décidés, plus que jamais, à ne pas se laisser faire. La privatisation de ce secteur reste l'élément mobilisateur pour ce débrayage de deux jours. Au niveau des gares ferroviaires et de l'aéroport, une réduction de trafic a été constatée sur toutes les lignes. Une chose prévisible d'autant plus que plusieurs communiqués avaient mis en garde les voyageurs sur d'éventuelles annulations ou des reports sur de nombreuses lignes desservies par la compagnie nationale Air Algérie. En conclusion, signalons que le secteur privé n'a connu aucune perturbation. L'absence de structuration syndicale est à l'origine de cet état de fait que les travailleurs de ce secteur ont tenu à dénoncer en apportant leur soutien à leurs camarades du secteur public. Les commerçants, eux, ont ouvert leur magasin pour permettre aux citoyens de s'approvisionner en toute quiétude. Placé sous le signe de «Assa Azeka l'Ugta yella», le premier jour de la grève générale a été une réussite totale en Basse Kabylie. Les prévisions pessimistes de certaines parties ont ainsi eu leur réponse, aussi lourde de sens, les incitant à revoir leur copie. Cette adhésion sert d'avertissement à l'Ugta quant à d'éventuelles déviations à la mobilisation des travailleurs, avancent beaucoup d'entre eux, allusion au qualificatif «politique» accolé à cette grève générale.