La visite de Benflis en Kabylie a-t-elle un lien avec ce scrutin ? Les déclarations officielles «contradictoires» sur l'organisation des élections partielles renseignent sur les divergences qui règnent «en haut lieu» sur ce sujet. Il faut lire dans les grimoires pour décoder la cacophonie entre Zerhouni et Khalida Toumi. Lors de ses traditionnels points de presse, faisant suite au Conseil de gouvernement, Khalida Toumi, porte-parole de l'Exécutif de Benflis, a déclaré: «Les élections partielles auront lieu dans les communes non pourvues d'élus lorsque la situation du pays le permettra». A travers cette déclaration, la porte-parole du gouvernement a laissé entendre que les conditions ne sont pas réunies, sans pour autant préciser de quel ordre elles sont. L'Algérie, faut-il le rappeler, a organisé des élections au moment où le terrorisme atteignait un pic remarquable (l'élection présidentielle de 1995). Elle a organisé les législatives et les communales dans les mêmes conditions. Les législatives du 30 mai 2002 ont eu lieu malgré les appels au boycott de certains partis politiques et du mouvement citoyen et les communales du 10 octobre se sont déroulées sous la menace d'un affrontement fratricide en Kabylie. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Yazid Zerhouni, a affirmé: «Les élections partielles auront lieu comme prévu» tout en démentant les informations rapportées par la presse nationale, selon lesquelles, ces élections seront reportées. Le «comme prévu» de Zerhouni est aussi flou que «la réunion des conditions» de Khalida Toumi. En effet, ni la date ni la campagne électorale ne sont annoncées pour une consultation, prévue, initialement, au cours de ce mois. Rappelons que le choix du mois de mars a été dicté, selon Zerhouni, par «les conditions climatiques». 62 communes, dont 52 en Kabylie, restent encore sans élus. Ce qui apparaît comme un état de confusion, n'est-il pas directement lié aux tractations qui se font dans les arcanes du pouvoir? La non-tenue des élections en Kabylie a été le fait d'un mouvement citoyen qui a posé, et pose toujours, le préalable de la concrétisation de la plate-forme d'El-Kseur. Aussi l'annonce, par la porte-parole du gouvernement, de la visite de Benflis en Kabylie ne va-t-elle pas dans ce sens ? Certaines sources rapportent que Benflis, qui sera confirmé à la tête du parti majoritaire après le congrès, se rendra en Kabylie avec des propositions pour sortir cette région de la crise et compléter le processus électoral tronqué. L'enjeu est très grand surtout que l'échéance électorale qui se dessine avec la présidentielle de 2004, est déterminante.