hormis l'Afrique, tous les autres continents disposent d'une information intégrée en matière d'énergie. «Donner aux pays africains membres de l'Afrec les outils d'une meilleure maîtrise des données énergétiques du continent pour une exploitation des ressources au bénéfice du développement économique et social des populations africaines», a été le thème principal du séminaire tenu dans notre capital à la fin de la semaine. Cette rencontre, dont les travaux portent sur les systèmes d'information énergétique, a clôturé ses séances de travail par l'adoption d'un rapport général, des recommandations et des propositions des ateliers thématiques. Tenu en présence de délégués et experts représentant une trentaine de pays africains et plus d'une vingtaine d'organisations régionales et internationales, ce séminaire de haut niveau par ses débats et sa vision stratégique s'est attelé à cerner les contours du «futur mécanisme de collecte et d'exploitation des données et statistiques sur les différents secteurs énergétiques en Afrique». Pour Chakib Khelil, actuel président de l'Afrec, ministre algérien de l'Energie et des Mines: «L'attrait exprimé pour notre séminaire s'explique par le choix du thème retenu par l'Afrec pour sa première manifestation. Il confirme la validité de la priorité accordée, parmi les objectifs assignés à cette agence, au développement d'un système d'information intégré», tout en soulignant que «l'existence d'un tel système est déterminante pour l'intégration énergétique régionale et continentale au sein de l'Afrique qui conditionne aussi l'accélération de l'accès aux formes d'énergies modernes pour les millions d'Africains, qui en sont aujourd'hui privés».C'est dans ce cadre bien précis que les conclusions et les recommandations des ateliers thématiques ont permis de proposer les premières pistes de réflexion, à la mise en place d'un système d'information énergétique, à la fois, cohérent, intégré et à même d'offrir des outils de travail aussi bien aux décideurs politiques et économiques, qu'aux entreprises du secteur, aux industriels et aux investisseurs intéressés par les immenses richesses que recèle le continent. Pour ce qui est des propositions pratiques, elles ont été formulées par les différents ateliers. Elles touchent les nombreuses problématiques de la construction d'un système d'information énergétique, les ressources requises pour sa mise en place, son financement et la coopération dans l'harmonisation des données statistiques. Aussi, pour les participants à cette première manifestation de l'Afrec dont son siège algérois a été réceptionné officiellement mercredi dernier, il s'agit, avant tout, de sensibiliser les futurs membres de l'institution, de l'urgence et de la nécessité de travailler à la confection d'une banque de données sur le secteur et de tracer un large programme d'actions, à l'expertise africaine en la matière pour mettre en adéquation les importantes ressources africaines. Par ailleurs, il faut rappeler que l'Afrec est née de la 37e conférence au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'OUA, tenue à Lusaka en juillet 2001. Deux pays seulement ont ratifié la convention. Il s'agit de l'Algérie et de la Libye. Une dizaine d'autres nations l'ont signée et ont entamé les procédures de ratification. Mais ce retard pourra être comblé au plus vite car la décision d'entamer le travail a déjà été prise. De son côté, M. Gérald Doucet, secrétaire général du Conseil mondial de l'énergie déclare que «l'instance qu'il dirige travaille sur une étude sur l'Afrique». Pour lui, les priorités «sont l'accès à l'énergie, la disponibilité et la régulation».