Vraiment, il faut être persévérant pour voir un film sur l´Unique, un jeudi de championnat. D´abord, il faut se farcir l´insipide journal télévisé quotidien qui ressemble à s´y méprendre à tous les JT passés et à venir: il n´y a que les noms des personnages qui changent, mais ils font toujours la même chose peu ou prou passionnante. Dire que la télévision organise une exposition sur ses activités. Des responsables se vantent des avancées technologiques... importées. La ratatouille est toujours la même, il n´y a que la sauce qui change. Après les nouvelles d´un jour pluvieux, vous avez droit à une demi-heure d´extraits de matches de football aussi peu attrayants et aussi mal filmés qu´au temps de la caméra. Bell and Howel...Puis, vous avez comme punition vingt minutes de publicité assommantes : à vous donner une indigestion! Enfin, le film débute dès que le générique commence et que le nom de la superbe Michèle Pfeiffer est apparu sur l´écran, l´émetteur dont dépend mon antédiluvien récepteur disjoncte : patatras, je rate les autres noms du générique. Heureusement que je n´ai pas raté le titre: Aussi profond que l´océan. C´est un art que de savoir donner les titres. C´est encore plus difficile de la traduire de l´anglais ou de l´adapter. Mais on a compris, on a affaire à un mélodrame. Mais cela commence très bien, un quartier résidentiel classique d´une petite ville américaine du Nord, net, propre avec ses allées d´arbres bien alignés, ses maisons individuelles réalisées avec une unité architecturale. Nous sommes invités à rentrer dans une famille moyenne : un couple idéal et trois enfants. Tout semble baigner dans l´huile. L´épouse (Michèle Pfeiffer) doit se rendre à une rencontre d´anciens élèves d´une grande école. Les Américains raffolent de ce genre de réunion: c´est une occasion pour beaucoup d´évoquer de vieux souvenirs, d´évaluer le parcours de chacun et de resserrer les liens d´amitié qui, apparemment n´ont jamais cessé d´exister. Durant la bruyante réception, Michèle Pfeiffer égare le cadet de ses enfants qu´elle a embarqués dans son excursion. La recherche du petit âgé de quatre ans va durer neuf années au cours desquelles la mère de famille va se culpabiliser. Ses relations avec son mari vont se distendre petit à petit et même son entourage familial s´en ressentira. Mais voilà, au bout de neuf années, le bébé égaré est retrouvé et va connaître le dilemme entre le père qui l´a élevé et ses géniteurs. C´est une frasque de son frère aîné qui va ramener petit à petit l´enfant d´un restaurateur d´origine italienne, élevé par un médiocre comptable d´origine grecque, vers le nid familial d´origine. C´est une réflexion sur les liens du sang: être l´enfant de celui qui vous a mis au monde ou de celui qui vous a élevé, that is the question. Bref, comme dans tous les mélos américains, tout est bien qui finit bien: le couple renoue ses relations raffermies par le retour au bercail de l´enfant égaré. A noter une prestation inhabituelle de Whooppy Goldberg, dans le rôle d´un flic sans faille: elle remonte le moral, donne des conseils et sait rester dans la case réservée aux Noirs. Enfin, peut-être que l´Entv a programmé ce film pour dire aux familles algériennes endeuillées que le malheur frappe aussi les riches. Quelle consolation!