Lorsque la stupidité et l´entêtement se rencontrent, c´est l´avalanche d´ennuis. Deux copains se brouillent à la barre. L´un d´eux a un véhicule mal en point. Il informe le petit copain des ennuis que connaît le carrosse. Le copain passe outre. Il s´installe au volant. Il roule jusqu´à ce qu´il commette l´irréparable. Il n´y a pas de mort, mais les dégâts ont prouvé que cela pouvait l´être. Un stupide accident commis à la suite d´une cupidité qui ne dit pas son nom. Et c´est encore la justice qui est interpellée pour arranger ce dossier cahin-caha. Car, ce qui est tout de même rigolo, c´est que c´est le propriétaire du véhicule sinistré qui a été convoqué. Il a dû subir les interrogatoires. Il avait, auparavant, attendu dans les couloirs, une convocation à la main, outre les deux renvois de ce procès qui devait se tenir un mardi, mais pas le mardi prévu. Seule la présidente demeure égale à elle-même. Sereine et souveraine, car elle est vigilante. C´est connu, su, vu, entendu: nous avons une justice. Nous n´avons pas «de» justice. Vu côté parquet, elle est aux ordres. A tout moment, le ministère public peut déclencher un démarrage d´une affaire. Surtout lorsqu´il y a une plainte. Et pourtant, tout n´est pas carié...Qu´est-ce donc ces histoires qu´on étale devant la justice qui a d´autres chats à fouetter? Des milliers de dossiers sont étudiés souvent dans la précipitation. Liamine avertit Abbès, que la voiture n´est pas potable à conduire. Il passe outre la recommandation, prend le volant et comme l´irréparable. L´inculpé s´accroche au concept. «C´est léger comme accident, c´est le pare-chocs qui a pris un petit coup.» «Oui, mais cela demeure un accident aux fâcheuses conséquences», dit la juge sans s´emporter. Liamine flétrit ce comportement de Abbès qui fait la sourde oreille. Naïma Dahmani, la présidente de la section correctionnelle, qui a été procureure, connaît les mécanismes. «Il ne m´a pas respecté et voilà où nous en sommes», murmure-t-il, les mains moites derrière le dos, comme s´il craignait une intrusion dans la salle. L´avocat de Abbès, redresse et pose une question sur la réclamation de Liamine autour des réserves émises. Liamine répond à côté. La juge s´emporte deux secondes et tape du point. L´avocate brune, pour la partie civile, Liamine, pose le problème, non pas sur les dégâts, mais sur le risque d´accident mortel et de destruction de voiture». Dahmani va suivre religieusement l´envolée du défenseur. «Il n´avait pas le droit de toucher à ce véhicule, de commettre un accident, heureusement sans gravité. Abbès s´est rendu devant les services de sécurité pour signaler l´accident. Et c´est mon client Liamine qui a été convoqué et malmené par les nombreuses convocations et auditions, a conclu l´avocate qui a fait des demandes en dommages et intérêts, conformément à la loi. Pour Abbès, l´inculpé, c´est au départ un arrangement qui a mal tourné. Il y a eu transaction de vente de ce fameux véhicule. Puis il a retourné casaque et a refusé de céder le véhicule. C´est le déclenchement d´un scénario diabolique que le vieil avocat allait expliquer au tribunal. Naïma Dahmani, la juge de Chéraga de la cour de Blida a très bien suivi. «Mon client a la bougeotte, il n´a pas avalé la surprise du retournement de situation, car le fait qu´il ait reçu des observations sur l´immobilisation du véhicule l´a mis dans cet état, où est le détournement? Où est la destruction d´un bien d´autrui? C´est un dossier qui doit retenir votre attention, madame la juge qui est chargée de découvrir, preuves à l´appui, la destruction,», s´est écrié le défenseur qui a demandé les circonstances atténuantes, d´autant que Abbès a d´énormes dettes laissées devant les impôts émanant de ce véhicule et regrette les énormes demandes qui sont exagérées, à la limite de l´indécence. La présidente écarquille les yeux en direction du conseil comme pour le «gronder» d´avoir, au passage, écorché la partie adverse. Mais comme tout défenseur, l´immunité fait fermer l´oeil à la magistrate qui n´ira pas plus loin qu´en battant des cils en signe de...«carton jaune», rappelant en cela la magnifique Jamila Chaâbane, cette présidente de chambre de Boumerdès en repos de convalescence, car étant fraîchement maman at home d´un joli poupon. Quant au verdict de ce dossier, il a été mis en examen et va certainement vers une amende et une solide amende SVP. pour que le copain ne prenne plus la liberté de prendre le volant d´une auto qu´on lui avait présentée comme étant non utile sur les routes, voire dangereuse si par malheur il y avait des personnes sur la route du sinistre. Ah! le copinage!