Les ouvriers sont à pied d'oeuvre, deux jours après le séisme, pour colmater les «failles» d'une gestion anachronique. La réalité est là. Plusieurs bâtisses réalisées ces dernières années ont été ébranlées par le séisme du 21 mai dernier. Ces bâtisses attendent le passage et le rapport des services techniques compétents pour connaître leur sort. Aucune localité des wilayas de Boumerdès et d'Alger n'est épargnée par ce cataclysme qui a tout balayé sur son passage. Birtouta, cette petite ville coloniale, paisible il y a des années a ressenti les effets néfastes du séisme. Plusieurs familles ont connu les affres de la catastrophe et se rendent à l'évidence que les «paroles mielleuses» lancées par le pouvoir en place relèvent du mensonge et du «trompe l'oeil». On se réveille en cette soirée du 21 mai pour voir tous ces espoirs fondre comme neige au soleil. Ni les épargnants de la Cnep, pourtant nouveaux locataires, ni les bâtisses en construction, publiques et privées n'ont pu résister à «cette malédiction». La question posée par chaque citoyen est celle «de montrer du doigt ces responsables ingrats, ces architectes, ces entrepreneurs véreux». Y aura-t-il demain une justice pour punir toute cette famille de suceurs «d'argent» qui ne se sont pas souciés de la vie d'un être humain? Qu'il soit politicien, technicien ou simplement «pistonné», cette politique de récupération a entraîné avec elle beaucoup de malheurs, de pleurs et surtout une souffrance humaine que personne ne peut qualifier. Tout le monde accuse l'autre. «Qu'il est beau cet immeuble!» se disent les uns. «Il a une belle vue qui donne sur le stade pour ceux amoureux de la balle ronde», ne cessent de répéter d'autres. «La vue est imprenable sur les monts de Chréa, avec ses neiges éternelles», déclarent ces romantiques rêveurs. Mais, tous ces rêves sont vite écartés, car cette «jolie perle» d'immeuble a, montré ses «faiblesses». Malgré sa peinture blanche, il est complètement lézardé et ressemble à une «tableau» débutant en art plastique. Les quatre étages qui constituent cette bâtisse n'ont pu résister à l'onde de choc du 21 mai dernier. On n'aspire plus à habiter ce cadre de rêves. Tous les espoirs ont perdu leur saveur. Mais dans le fait, le comble de cette réalité n'est pas que cette bâtisse a été touchée. En effet, deux jours après le séisme, le chantier a repris. Beaucoup d'ouvriers s'affairent à cacher cette hideuse bâtisse en colmatant les fissures avec du ciment. Une toile d'araignée commence à apparaître sur les façades. Pour l'intérieur, on a installé un vigile pour ne laisser entrer personne. Une mise en scène digne de Molière.