Sur la question de l'équilibre des forces agissantes sur l'échiquier politique, Abdallah Djaballah est catégorique. «Il y a deux courants dominants en Algérie: l'islamisme et le nationalisme, représentés par le mouvement El-Islah et le FLN. Entre ces deux forces, notre parti est dominant. Notre mouvement est le premier parti d'Algérie», insiste-t-il, arguant le fait que le nombre d'élus dont il dispose ne reflète pas la réalité des urnes. Partant de ce principe, Djaballah affirme que dans une démocratie, «il est tout à fait normal que nous participions à toutes les échéances électorales», notamment la prochaine élection présidentielle. Le leader islamiste avance même que son groupe parlementaire à l'APN planche depuis quelque temps sur un amendement au code électoral. Un document qui sera soumis à l'instance législative dans les semaines à venir. Ce travail parlementaire destiné, sans doute, à garantir un contrôle plus strict de l'opération de vote, Djaballah met les pieds dans le plat et prend les citoyens à témoin quant aux déclarations du chef d'état-major de l'ANP, Mohamed Lamari, concernant la position de l'armée vis à vis du prochain président de la République. Rappelons que le général Lamari avait affirmé, dans un entretien de presse, que l'institution qu'il dirige reconnaîtra le prochain président de la République, fut-il islamiste. Malgré les vents défavorables au plan internationale par rapport à la mouvance islamiste, Djaballah se veut serein et martèle que la situation qui prévaut dans le monde n'est pas du tout un frein à ses ambitions présidentielles. Plus encore, le leader d'El-Islah ne voit aucune corrélation entre la politique antiterroriste suivie par les Américains et une éventuelle ingérence de leur part en Algérie quant au choix du prochain président. A ce propos, Djaballah en veut pour preuve la reconnaissance par les Etats-Unis du Premier ministre turc, malgré son obédience islamiste avérée. «Les Américains ne peuvent aller à l'encontre d'un des principes cardinaux de leur Constitution, à savoir que le dernier mot revient au peuple. Ils sont obligés de reconnaître les résultats sortis des urnes». Autrement dit, le président d'El-Islah ne voit aucune entrave extérieure, mais insiste, plutôt, sur la présence au sein même du pouvoir d'un courant éradicateur qui serait, selon lui, aux commandes du pays et qui «entreprend de diaboliser les islamistes, en agitant la menace d'une intervention américaine dans le cas de l'arrivée à la magistrature suprême d'un homme qui les gênerait dans leur politique hégémonique», insiste notre invité. Enfin, l'invité de «A coeur ouvert avec L'Expression» a confirmé sa candidature à la prochaine élection présidentielle.