«Nous irons vers un congrès pour éjecter Benflis.» Invité au forum du quotidien El-Youm, l'inamovible protestataire du FLN et actuel ambassadeur d'Algérie à Téhéran, Abdelkader Hadjar, a démenti tout lien entre les tentatives d'occupation des locaux des mouhafadhate du parti et le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le conférencier a pris un peu plus de temps pour donner des bribes d'information sur les prochaines étapes de la contestation de la nouvelle direction du FLN. Il annonce clairement la couleur sans toutefois préciser la nature exacte des prochaines étapes. «Nous irons vers un congrès pour éjecter Benflis», a-t-il annoncé. «Le Président Bouteflika n'a rien à voir avec opérations d'occupation des mouhafadhate», a-t-il indiqué. Le chef de file de la protestation, quant à la légitimité du congrès et les nouvelles prérogatives attribuées au secrétaire général, M.Ali Benflis, a ajouté que le conflit qui l'oppose à Ali Benflis est un conflit interne au FLN (...) «Bouteflika et son entourage n'ont rien à voir». Il précisera, sans donner de détails, si Hamrouche a officiellement soutenu la démarche, mais que des militants, «proches de Hamrouche, ont soutenu l'acte». En fait M.Hadjar, qui a recouru au ministère de l'Intérieur pour invalider le congrès, a réitéré sa position de remise en cause des préparatifs, du déroulement et des résolutions issues de cette instance. «Tout a été fabriqué. La preuve: personne d'entre les intervenants n'a eu à discuter le statut, puisque aucun document relatif au projet de statut n'a été distribué», a-t-il indiqué. Dans sa lancée, Hadjar n'a pas hésité à enfoncer le clou pour obtenir des actes réactionnaires de la part de ses détracteurs, qualifiant le FLN d'«avion détourné par des pirates». Plus grave il a accusé Benflis d'avoir monté des «milices armées pour empêcher les militants d'occuper pacifiquement les mouhafadhate». «Le temps de lire une déclaration de protestation», précise-t-il. Ayant toujours Benflis comme cible, Hadjar revient à la charge et déclare que le conflit qui oppose l'ex-Chef du gouvernement au chef de l'Etat «est purement personnel». «Il voulait être, lui aussi, président. Lorsque cette idée a mûri dans sa tête, il a annoncé son intention», a-t-il ajouté en indiquant qu'«avant qu'il ne soit à la tête du parti, il m'avait sollicité de l'aider à préparer le deuxième mandat de Bouteflika». Entre la question de savoir pourquoi le conférencier ne s'est pas manifesté au cours du congrès, Hadjar a justifié cela par le fait qu' «il n'y avait aucun document sur lequel je pouvais baser mon opposition». Visiblement pas trop gêné par le fait qu'il transgresse les textes interdisant les activités politiques aux ambassadeurs, Hadjar a justifié cela par le fait qu'il a demandé à être déchargé de sa mission. «Je n'ai pas eu besoin d'attendre la réponse», a-t-il conclu.