Une grève qui pénalise les citoyens Augmentation des salaires, primes d'intéressement, régularisation des primes de rendement, plus de sécurité dans les bureaux de poste, telles sont les revendications des postiers. Avec 13 millions de comptes courants, 15 millions de comptes CCP et des taxes de 12 DA par retrait, le ministère de la Poste et des Technologies de l´information et de la communication, estime ne pas avoir les moyens d´augmenter les salaires des fonctionnaires des bureaux de Postes, ni de donner des primes de rendement dont le versement est suspendu depuis 2003. En grève «illimitée» depuis le 28 mai, les fonctionnaires des bureaux de Poste réclament les augmentations que leur avait promis leur direction générale. Effectivement, lors de la grève tenue par certains bureaux de Poste, au mois d´avril dernier, une note de service, envoyée à leur intention, précisait qu´ils allaient être augmentés en mai. Or, rien n´a été fait. Cette fois-ci, ils sont plus nombreux à avoir adhéré à cette grève, sur tout le territoire national. Tizi Ouzou, Aïn Témouchent, Oran, Constantine, Bouira (...) ces wilayas se sont mobilisées pour avoir gain de cause, les conditions de travail déplorables dans des édifices inadéquats, les fonctionnaires d´Algérie Poste réclament l´augmentation de salaire qu´on leur avait promise. Aussi, les fonctionnaires réclament la régularisation des primes de rendement individuelle (PRI) et collective, (PRC). Ces primes n´ont pas été versées depuis 2003. Suite à la dernière grève, et avec un montant d´environ 1000 DA mois, les grévistes n´ont touché que 21.000 DA de primes. C´est ce qu´on appelle le principe des miettes. Il y a aussi la question de la prime d´intéressement, prime annuelle sur les bénéfices de la poste. «Les fonctionnaires des bureaux de Poste, qui font tourner la machine, et qui remplissent les caisses de l´institution, ne touchent que des primes d´intéressement misérables, d´environ 20.000 Da, alors que nos supérieurs hiérarchiques touchent jusqu´à 50 millions de centimes» s´est indigné un fonctionnaire d´Algérie Poste. Autre problème soulevé par les grévistes, «l´avancement de grade». Il est déplorable de constater qu´il n´existe pas de système qui réglemente les dites promotions. Les augmentations de salaire, dues à l´ancienneté existent, certes, mais elles ne sont pas accompagnées d´«avancement d´échelon». Pour illustrer le contexte et faire plus simple «un guichetier peut rester durant toute sa carrière dans un bureau de poste en ne bénéficiant que d´augmentation salariale». Un autre aspect a été soulevé par les grévistes: la sécurité au sein des bureaux de Poste. Dans ces bureaux dotés d´argent liquide, les guichetiers sont en contact direct avec les gens, pour un seul agent de sécurité par bureau, agent qui n´est même pas armé! C´est dans ce contexte que les grévistes exigent aussi que «l´on prenne en considération notre sécurité, et que les responsables arrêtent de jouer avec nos vies», a aussi expliqué notre source. «Honorez vos promesses et nous reprendrons notre travail», voilà le message envoyé par les fonctionnaires des bureaux de Poste à Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des TIC. Conscient du tort qu´ils occasionnent à leurs concitoyens privés de leur paie, les grévistes se disent «désolés pour ces contraintes, mais nous avons toujours été les oubliés de la nation, ceux qui cèdent pour le bien du pays et de ses citoyens. On a toujours repris le travail sans avoir de garanties, nous nous sommes jusque-là contentés de promesses», a expliqué un postier. «Ras-le-bol de cette situation (...) nous exigeons nos droits...», a-t-il conclu.