La soeur et la mère du Rebelle étaient présentes au procès qui s'est ouvert, hier, à 11 heures, après plusieurs reports. Le procureur de la République près le tribunal de Tizi Ouzou a requis, hier, la peine de dix-huit mois de prison contre les gérants de cinq maisons d´édition de cassettes et de CD, à savoir: Akbou Music, Sharaphone, Azwaw, Izem et Sawt El Andalib. Le procureur a également demandé 100.000 dinars d´amende contre chacun des prévenus ainsi que le retrait du marché de l´ensemble des cassettes et des CD (contrefaits) de Matoub Lounès. C´est suite à une plainte déposée par la fondation Matoub Lounès, en 2005, que cinq responsables de maisons d´édition se sont présentés hier, devant le juge du tribunal de Tizi Ouzou. La soeur et la mère du Rebelle étaient présentes au procès qui s´est ouvert, hier, à 11 heures, après plusieurs reports. L´Onda a envoyé un rapport détaillé au tribunal de Tizi Ouzou concernant l´état exact de l´ensemble des produits de Matoub Lounès, édités, de 1978 à 1998. Il ressort de ce rapport établi par l´Office national des droits d´auteurs qu´une grande partie de l´oeuvre de Matoub Lounès a été éditée sans respect de la réglementation en vigueur, à savoir, l´existence d´un contrat en bonne et due forme cosigné à l´époque de son vivant par le chanteur Matoub Lounès d´une part et, par le représentant de l´éditeur d´autre part. C´est le cas, par exemple, de l´album posthume de Matoub, intitulé Lettre ouverte..., qui a été vendu à plus de deux millions d´exemplaires. Cet album, rappelle-t-on, a été édité une semaine après l´assassinat du Rebelle en 1998. L´avocat de l´éditeur de cet album de onze chansons a indiqué hier, lors de sa plaidoirie, que concernant cet album, un contrat moral existait entre Matoub et l´éditeur. «Mon client a versé de l´argent à Matoub avant son assassinat. Autrement, comment expliquer que mon client détenait la copie de l´album si ce n´était pas Matoub en personne qui la lui avait remise?», s´est interrogé l´avocat de l´éditeur. Ce dernier a aussi précisé que les chansons figurant dans les compilations sont la propriété de l´éditeur puisqu´elles ont toutes été éditées dans les versions originales. De son côté, l´avocat de la fondation Matoub a affirmé l´absence de contrat entre le chanteur et ses éditeurs de même que plusieurs compilations sous forme de best of ont été éditées sans l´accord des héritiers de Matoub Lounès, ni du poète, de son vivant. La liste des albums concernés par ces anomalies a été remise par l´Onda au tribunal de Tizi Ouzou, a précisé l´avocat de la famille Matoub. Ce représentant de la défence a demandé la désignation d´un expert afin que ce dernier puisse déterminer avec exactitude l´ensemble des zones d´ombre de cette affaire dont le verdict sera rendu le 19 juin prochain.