Un chef militaire du Jihad islamique a été arrêté, au moment où ministres palestiniens et israéliens se rencontrent. Une certaine incertitude semble planer sur le devenir de la trêve, singulièrement après les répétitions des opérations de l'armée israélienne parmi les militants des mouvements de résistance palestiniens. Hier, il a été procédé à l'arrestation à Kalkilya en Cisjordanie d'un chef local du Jihad islamique, Hassan Khamaisseh. D'autre part, l'armée israélienne a aussi arrêté à Toubas, la mère d'un activiste palestinien, Ahmed Daragmeh, chef militaire local des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa. De fait, Israël donne l'impression de tirer profit de la trêve, décrétée par six mouvements palestiniens, pour essayer de mettre la main sur les résistants palestiniens recherchés. Cette manière de faire met en danger les efforts consentis par le gouvernement de Mahmoud Abbas pour arriver progressivement à éliminer la violence, avant d'en faire autant de ses causes, l'occupation par Israël des territoires palestiniens. L'arrestation du chef militaire du Jihad islamique a fait immédiatement réagir le chef politique de la formation islamiste, Mohamed Al-Hindi qui a déclaré que «ces arrestations sont très graves, car elles constituent une violation de la trêve et menacent donc celle-ci». Al-Hindi, indique d'autre part, qu' «ils ont prévenu l'Autorité palestinienne pour qu'elle mette fin à ce genre d'agression». En effet, la trêve qui est unilatérale, décidée du seul fait des mouvements de résistance, est en revanche conditionnée par la cessation par Israël des opérations de répression et des arrestations des militants palestiniens. Ce qui ne semble pas la voie empruntée par l'armée israélienne qui a, au contraire, multiplié les arrestations depuis le début de la trêve, la semaine dernière. C'est dans cette phase électrique, que des ministres palestiniens et israéliens se sont donné rendez-vous, avec notamment à l'ordre du jour la question des prisonniers. Hier, les ministres de la Justice, palestinien, Abdelkrim Abou Salah, et israélien, Yossef Lapid, et le ministre palestinien chargé des prisonniers, Hicham Abdel Razaq, devaient avoir une entrevue axée sur cette question. Des sources israéliennes ont déclaré que «Tous trois devaient discuter des prisonniers palestiniens qu'Israël a accepté de relâcher et de la coopération israélo-palestinienne dans le domaine de la justice». Hicham Abdel Razaq qui estime «très important pour le peuple palestinien» la relaxe des détenus, veut l'élargissement des 6000 Palestiniens détenus en Israël, a averti qu'un «refus serait une régression dans le processus de paix, qui menacerait la trêve». Aussi, les arrestations ne sont pas faites pour encourager les résistants à persévérer dans leur trêve. Par ailleurs, le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylavan Shalom, a rencontré le ministre palestinien de l'Information, Nabil Amr, «dans le cadre de la commission conjointe contre les incitations à la haine et à la violence». ont indiqué les Israéliens. Commission prévue par la feuille de route, qui est «d'une extrême importance», selon le chef de la diplomatie israélien, alors que le ministre palestinien ajoute pour sa part qu' «il est nécessaire de prendre la décision stratégique d'abandonner le langage de la haine et de la violence, et d'assurer de part et d'autre une éducation favorisant la compréhension et la coexistence». Si Palestiniens et Israéliens donnent l'impression d'avancer un peu plus vers la compréhension mutuelle, il n'en reste pas moins que la poursuite des arrestations nuit aux efforts fournis, par ailleurs.