Leur nombre, à égalité avec celui des Marocains, se positionne derrière celui des Roumains (30%). L'intensification des expulsions, acte diplomatiquement masqué par l'habile euphémisme de «reconduites à la frontière», commence à «inquiéter sérieusement Alger». Nonobstant la dimension humaine du cas des émigrés algériens, l'augmentation du nombre des expulsé augmente «8 à 10% des immigrés.» Ce fait, pour le moins regrettable, touche toutes les catégories, dont celle des étudiants. Les préfets français auraient même reçu des consignes strictes du gouvernement pour ne pas régulariser des Algériens. Cette tendance s'est poursuivie depuis que, rappelle-t-on, le président Nicolas Sarkozy a opéré son nouveau virage à droite, en durcissant son discours sur la sécurité et en annonçant une loi controversée sur l'interdiction du port de la «burqa» dans les lieux publics. Le taux des expulsions s'est sensiblement accru depuis mai dernier, a confirmé pour sa part, jeudi, le ministère français de l'Intérieur, qui indique qu'au rythme actuel, le chiffre de 30.000 pourrait être atteint en 2011. «Depuis janvier, le niveau moyen de ces éloignements s'établit déjà à 2500 par mois,» indique-t-on en précisant qu' «au mois de mai 2011, un pic de 32% (3397 reconduites contre 2563 en 2010) a été atteint et que le mois de juillet devrait confirmer la tendance». Les chiffres des données publiées en France, nous apprennent que sur les «14.844 personnes reconduites à la frontière durant le 1er semestre 2009, 10,45% d'entre elles étaient algériens, soit 1552 cas» selon un document de l'Assemblée nationale française. Les Algériens sont deuxièmes à égalité avec les Marocains. et «les Français ne régularisent quasiment plus aucun Algérien depuis quelques mois». Ce durcissement est directement lié aux négociations actuelles concernant l'accord bilatéral sur l'immigration, de 1968 estime-t-on et Paris chercherait ainsi à «forcer Alger» à signer des accords sur la gestion des flux migratoires, comme ceux conclus avec la Tunisie et le Sénégal. «Les Français parlent chiffres, alors que nous mettons en avant la dimension humaine. Entre l'Algérie et la France, il y a le poids de l'histoire et l'immigration ne peut se résumer à un simple marchandage sur le nombre d'Algériens qui pourront venir en France dans un cadre défini par les Français», explique-t-on dans les milieux diplomatiques algériens. Les négociations sur les accords de 1968 risquent de durer longtemps font valoir des sources proches du dossier. Concernant l'immigration légale, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, qui a déjà annoncé qu'elle passerait, dès cette année, de 200.000 entrées à 180.000, vient de limiter aussi l'immigration professionnelle, réduisant de 30 à 15 la liste des métiers ouverts aux étrangers. S'agissant de l'immigration familiale, soit 80.000 entrées par an, notamment au titre du regroupement familial, le ministre de l'Intérieur réclame un examen des «conditions réelles de revenu et de logement» des candidats au séjour. L'immigration estudiantine aussi, avec 65.000 entrées par an, doit faire l'objet d'un «contrôle plus approfondi», et, concernant le niveau des candidats, l'administration va privilégier les mastèrs et les doctorats, signale la même source. Le net rebond des expulsions a été sévèrement commenté par l'Association oecuménique d'aide aux étrangers (Cimade) qui a dénoncé fermement «une application systématique des mesures les plus répressives»