Des réunions relatives à la sécurité et la défense nationale sont tenues au début de la semaine en cours par les hautes autorités militaires et civiles de l'Etat. Les retombées du conflit libyen qui relance le terrorisme et suscite la crainte du chaos durable dans la région et la dégradation de la situation sécuritaire en Tunisie, auraient figuré au menu de ces auditions. Al Qaîda au Maghreb islamique profite de cette situation et aurait récupéré des armes de guerre, dont des missiles sol-air, lesquels auraient, d'ores et déjà, été transférés dans ses bases au nord du Mali. Une présence d'Aqmi auprès des rebelles même si son rôle est jugé minime ou non significatif, est confirmée par les forces de l'Otan. Les récentes embuscades meurtrières et attaques et tentatives d'attentats kamikazes au nord du pays, seraient faites pour convaincre les forces occidentales engagées militairement en Libye à surseoir aux livraisons d'armes aux rebelles. Il y a aussi le renforcement des mesures de sécurité au niveau des frontières algéro-tunisiennes. Aqmi aurait, à en croire certaines sources, choisi de tenter d'acheminer des armes libyennes à partir de Benghazi, «capitale» des insurgés libyens, vers l'Algérie, via la Tunisie. L'autre point probable à l'ordre du jour de ces réunions serait la menace terroriste et la criminalité transnationale dans la zone de Sahel dont la réunion à haut niveau est prévue à Alger au cours du mois prochain. Des pays du Sahel impliqués dans la lutte contre Aqmi ont chargé l'Algérie de préparer une rencontre à laquelle seront conviés l'UE et les Etats-Unis sur la sécurité dans cette région. Cette décision a été prise à Bamako fin mai dernier à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères d'Algérie, du Mali, du Niger et de Mauritanie sur le terrorisme et la criminalité transnationale au Sahel. Les quatre pays, qui ont un état-major opérationnel conjoint (Cémoc), avaient affirmé leur engagement à combattre Al Qaîda au Maghreb islamique qui menace la sécurité au Sahel. Ainsi, selon la presse, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, et Dahou Ould Kablia ont pris part à la réunion présidée par le président Bouteflika. La réunion a également regroupé les hauts responsables militaires.