Le doute qui s'est installé ces derniers jours a vite laissé place à l'espoir. Désormais, rien ne semble arrêter la machine actionnée par le Chef du gouvernement, lors de son appel aux ârchs en vue du règlement de la crise en Kabylie. Comme nous l'avions annoncé en exclusivité dans notre édition d'avant-hier, le Président de la République a décidé de mettre fin à son mutisme en s'adressant directement aux ârchs pour les inviter publiquement et officiellement, comme ils l'ont toujours exigé, à un dialogue avec le Chef du gouvernement en vue de la mise en oeuvre des revendications de la plate-forme d'El-Kseur. Hier, le sujet était sur toutes les lèvres. A l'effet d'étonnement, relevé dans les propos de nombreux citoyens (car jusque-là l'appel du Président relevait de l'impossible pour certains) s'est ajoutée cette évolution positive et inattendue notée avec satisfaction dans le discours. Comme lors de l'appel du Chef du gouvernement, la population de la Basse Kabylie s'est réveillée, hier, en affichant un air de satisfaction. Le doute, qui s'est installé ces derniers jours, a, donc, vite laissé place à l'espoir. Un espoir d'autant plus grand que la condition la plus importante a été ainsi satisfaite par le Président de la République. Du coup, on n'hésite pas au sein de l'opinion à dire que «la balle est dans le camp des ârchs». Au-delà de l'appel qui est en soi jugé «un pas très important dans l'évolution du dossier kabyle», il y a lieu de relever cette confirmation selon laquelle «le Chef du gouvernement agit de concert avec le Président de la République». Cela n'a, bien évidemment, pas manqué de raviver la flamme de l'espoir, même si du côté des délégués, on a fait montre d'un léger scepticisme né principalement du fait qu'aucune référence n'ait été faite concernant le levée des poursuites judiciaires lancées contre la plupart des délégués et la libération des six autres délégués encore en détention à Sétif. Même si l'on a adopté une position favorable qui ne diffère pas trop de ce que pense globalement l'opinion, il n'en demeure pas moins que les animateurs se sentent «gênés» de demeurer sous l'effet de ces poursuites qui restent, de l'avis général, l'unique obstacle à une issue heureuse du conflit. «La confusion, les ambiguïtés» sont d'autres non-dits relevés dans cet appel du Président de la République. Cela étant, les délégués des ârchs de Béjaïa n'ont pas omis de répondre aux réserves formulées par le premier magistrat du pays en réaffirmant le principe de la préservation de l'unité du peuple et du territoire. Des réserves qui semblent aussi les surprendre, eux qui, déclarent-ils, «ont toujours fait de l'unité nationale une préoccupation majeure», donc «rien à craindre de ce côté», étions-nous tentés de comprendre. Ainsi et contrairement aux réactions habituelles, celles enregistrées sont empreintes de pragmatisme et de responsabilité. Finies donc les réactions à «l'emporte-pièce» et pour preuve cette décision de se concerter au plus vite pour dégager une position commune. Les ârchs de Béjaïa se retrouveront, dès jeudi, à Sidi Aïch pour un conclave extraordinaire. La décision a été prise, hier, après une concertation de plusieurs heures entre les principaux acteurs de l'intercommunale.