Jamais la daïra de Draâ El Mizan, ville natale de Krim Belkacem, n'a vécu autant d'effervescence en un laps de temps aussi court. En 14 jours, la daïra de Draâ El-Mizan a été fermée quatre fois par les citoyens de la région. Hier encore, ce sont les habitants du village Imezgharen dans la commune de Frikat, (45 km au sud de Tizi Ouzou) qui ont fermé le siège de cette daïra pour demander leur part dans la société. Dés les premières heures de la matinée, environ 400 personnes ont pris d'assaut la daïra, procédant pacifiquement à sa fermeture. A 14h, les manifestants ont libéré les lieux après avoir obtenu la promesses de rencontrer, aujourd'hui, le wali de Tizi Ouzou pour lui exposer leurs doléances. «Si cela s'avère encore une fois, un leurre, nous reviendrons à la protestation», déclare un membre du comité de village. Dans un communiqué remis à la rédaction, le comité de village demande «l'alimentation dans tous les foyers en eau potable, le raccordement au gaz naturel, le revêtement des routes et le désenclavement du village, la confection d'abri bus, la construction du réseau d'assainissement et l'éclairage public pour tout le village». Le comité estime que ce village vit aujourd'hui une situation de crise intenable. «Tout le monde sait que nous n'avons aucune commodité pour mener une vie respectable», lit-on dans le communiqué. Dans ce document affiché dans tous les coins du village, le comité a tablé sur un discours mobilisateur pour sensibiliser les habitants et leur expliquer que «ce qu'ils demande relève de leurs droits». Pour les mêmes revendications, le siègent de l'APC de Frikat a été fermé les 29 et 30 août 2010. Puis, les 20, 21 et 22 février 2011. Le 23 février 2011, c'est le siège de la daïra qui était fermé. Les habitants sont revenus à la charge et ont fermé l'ADE le 7 août 2011. Les 9 et 10 août, ce sont l'APC et la daïra qui ont été fermées. «Le comite du village a signé un PV de réunion avec les responsables de l'administration locale, le mois de février 2011. Ces derniers se sont engagés à satisfaire nos revendications. Six mois plus tard. Ils nous ont jeté de la poudre aux yeux», dénonce le comité dans le même communiqué pour justifier l'action d'hier.