Pour le bureau politique, il n'est question d'aucune autre proposition. Un niet catégorique a été signifié hier, par la direction du parti majoritaire à propos de la troisième voie qui fait son chemin dans les coulisses. «Ça ne nous concerne pas du tout et la question n'est pas à l'ordre du jour. La seule légitimité qui existe est le huitième congrès», a déclaré Abdeslam M'djahed, le chargé de communication du FLN, ajoutant que même si l'intention des initiateurs de cette idée est saine «la manoeuvre ne peut être dissociée du plan de déstabilisation dont l'objectif était d'avorter les résolutions du huitième congrès qui visent à renforcer le processus démocratique et le pluralisme politique: c'est exactement ce qui dérange certains cercles du pouvoir lesquels agitent leurs sbires.» Assia Djeffal, membre du bureau politique et ancienne élue, a déclaré de son côté que le bureau politique du FLN n'a même pas eu vent de cette idée. Bien plus, elle dira qu'au niveau du bureau politique «il est question ni d'une deuxième ni d'une troisième voie. Nous sommes en train de renforcer notre base militante, de préparer l'université d'été qui ouvrira ses portes à la fin de ce mois et nous préparons les portes ouvertes sur les kasmas comme l'a recommandé le secrétaire général lors du meeting qu'il a animé, jeudi dernier, à Blida.» Des personnalités, dont certaines faisaient partie du comité central, sont en train d'activer en vue de trouver un dénouement à la crise «provoquée» que subit actuellement le FLN. Ces personnalités proposent une réconciliation entre le secrétaire général du parti et le Président de la République en demandant notamment à Benflis de reconsidérer certains esprits du huitième congrès et de prendre en compte les contestations exprimées relatives à l'organisation du même congrès. Aderezak Bouhara, ancien ministre et ancien membre du comité central, a explicité cette troisième voie en affirmant: «Ce mouvement contribuera certainement à mettre fin aux années d'inhibition intellectuelle, d'exclusion arbitraire, de désaffection des rangs et de verrouillage des instances.» Cependant, l'engagement affiché par Benflis lors de sa première sortie à Blida, depuis le début du plan de déstabilisation du parti, laisse croire que la proposition dont Bouhara semble être le porte-parole ne trouvera pas d'écho, du moins auprès de la direction actuelle du FLN. Cela, si elle n'est pas dénoncée comme étant «une autre manoeuvre de plus orchestrée par le clan opposé à l'actuel secrétaire général et aux résolutions du huitième congrès» Une éventualité à laquelle il faut s'attendre surtout si les détracteurs avérés de Benflis se rallient à cette proposition. Ces derniers, après l'échec de l'occupation des mouhafadhas par la force, trouveront en cette troisième voie une véritable bouée de sauvetage qui les amènera à bon port, à savoir l'organisation d'un congrès extraordinaire. Et l'objectif même de la troisième voie promue par Bouhara est «(...) Je serai parmi les militants pour défendre les résolutions que le parti aura élaborées et adoptées dans le cadre d'un congrès historique, c'est-à-dire un congrès représentatif de toutes les tendances, garant de l'unité des rangs, fidèle à son passé et ouvert sur l'avenir, rejetant, une fois pour toutes, les pratiques d'exclusion arbitraires, autonomes dans ses décisions (...)»