La répression sanglante du régime syrien contre les manifestants s'intensifie, a affirmé lundi le Conseil des droits de l'homme de l'Onu, appelant a une réponse internationale pour améliorer la « situation désastreuse » dans le pays. « Malgré la pression croissante de la communauté internationale au cours des six derniers mois depuis le début des manifestations, la répression sanglante en Syrie s'est intensifiée », a déclaré le Haut Commissaire adjoint aux droits de l'homme, Mme Kyung-wha Kang. « Au cours des dernières semaines, de grandes manifestations à travers la Syrie ont fait appel à une protection internationale et à la présence d'observateurs internationaux », a-t-elle dit devant le Conseil des droits humains. « C'est révélateur de la situation de plus en plus désastreuse des droits de l'homme en Syrie et de l'urgence d'une réponse internationale efficace pour y remédier » a-t-elle ajouté. « Le Conseil et ses membres doivent continuer à utiliser tous les moyens disponibles dans cet objectif », a-t-elle ajouté, rappelant que, selon l'Onu, plus de 2.600 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis que les manifestations ont éclaté à la mi-mars. Mme Kang a relevé que si le gouvernement syrien avait promis des réformes politiques, il avait « constamment renié ces promesses en faisant un usage excessif de la force, en tuant des manifestants, en procédant à des arrestations massives, en faisant usage de la torture et en commettant d'autres abus ». Lundi à Genève, une représentant du régime syrien a rejeté pour sa part les conclusions d'une mission d'enquête du Haut Commissariat aux droits de l'homme. Dans un rapport publié en août, une mission d'experts mandatée par le Haut commissariat aux droits de l'homme a dressé un inventaire d'atrocités commises par les forces de sécurité syriennes pouvant « relever de crimes contre l'humanité » et passibles d'une saisine de la Cour pénale internationale (CPI). Le représentant du gouvernement syrien a affirmé que les conclusions du rapport étaient « fondées sur des informations fabriquées de toutes pièces ». L'émissaire syrien a déclaré devant le Conseil que les actes de violence étaient commis par des « membres de gangs » et que « les événements qui avaient eu lieu n'avaient rien à voir avec des manifestations pacifiques ». « Ce sont des actes dangereux qui ont miné notre économie ainsi que le secteur du tourisme » a-t-il insisté.