Une résolution dénonçant les «atrocités» commises après l'élection présidentielle de novembre en Côte d'Ivoire a été adoptée jeudi par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Après d'âpres négociations dans la journée, les 47 membres du conseil, réunis dans une session spéciale consacrée à la crise ivoirienne, à la demande du Nigeria (président de la Cedeao) et des Etats-Unis, ont approuvé cette résolution, dans laquelle, ils ont exprimé leur préoccupation par «les atrocités et les violations des droits de l'homme commises en Côte d'Ivoire» au lendemain du scrutin présidentiel du 28 novembre dernier dans ce pays. Le conseil a cité notamment «des cas d'enlèvements, de disparitions forcées, de détentions arbitraires, d'exécutions sommaires, d'interdiction des réunions pacifiques, d'assassinats et de destructions de propriétés», tout en s'engageant à «prendre toutes les mesures appropriées si la situation des droits de l'homme sur le terrain se dégrade». Plus de 170 personnes ont été tuées et plus de 470 autres arrêtées entre les 16 et 21 décembre en Côte d'Ivoire, où règne un climat d'insécurité depuis le 28 novembre dernier, selon un bilan fourni jeudi par la Haute commissaire adjointe aux droits de l'homme de l'ONU Kyung-Wha Kang. «Entre le 16 et le 21 décembre, les responsables des droits de l'homme (sur place) ont reçu des informations sur 173 meurtres, 90 cas de tortures et mauvais traitements, 471 arrestations, 24 cas de disparitions forcées ou involontaires», a indiqué Mme Kyung-Wha Kang. Ce bilan a été présenté devant les 47 membres du Conseil des droits de l'homme réuni à Genève en session spéciale pour discuter de la situation critique en Côte d'Ivoire. Mme Kyung-Wha Kang s'est déclarée «alarmée par les violences» ayant suivi l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, où la situation «s'est caractérisée par l'usage excessive de la force par les partisans de Laurent Gbagbo», a-t-elle noté.