Pour ce qui est du quota de 33% attribué aux femmes dans les assemblées élues, M. Menasra n'y voit pas d'inconvénient. Abdelmadjid Menasra, ex-dissident du MSP, cofondateur du Front de changement national (FCN), ne croit pas en la volonté réelle des tenants du pouvoir de procéder à de véritables réformes politiques. Lors d'une conférence de presse tenue, hier, à l'hôtel Sofitel (Alger), le vice-président du FCN a estimé ce que le pouvoir et les partis de l'alliance présidentielle appellent «réformes politiques» n'être en réalité qu' «un ensemble d'amendements apportés aux anciennes lois concernées par la démarche». Pour lui, les projets de textes de réformes, tels qu'adoptés par le Conseil des ministres, ne reflètent pas une volonté réelle de procéder à des réformes politiques. Menasra continuera, estimant que les trois partis de l'alliance (FLN, RND et MSP, en l'occurrence), n'ont pas la volonté de réformer et ne se soucient guère de la démocratie ou de la liberté. Le conférencier a émis quelques remarques sur les textes adoptés par le gouvernement pour arguer qu'ils pêchent par tellement d'insuffisances qu'ils ne peuvent prétendre traduire une réforme. Il dira que la loi sur les partis politiques est moins réformatrice que l'ancienne loi qui donne plus de liberté. Concernant la loi électorale, le conférencier estime que celle adoptée récemment par le Conseil des ministres ne donne pas des assurances quant à la transparence des élections. Mieux encore, M.Menasra estime que les lois en question ont été élaborées avec une mentalité partisane. «Les partis de l'Alliance présidentielle ont peur de la concurrence et de l'émergence des nouvelles formations et ils ont laissé des brèches pour la fraude électorale», a-t-il déclaré. L'ordre des priorités et l'agenda des réformes sont également critiqués par cet ancien transfuge du MSP. Pour lui, le Conseil des ministres aurait dû adopter en premier lieu la loi sur les partis et la soumettre au Parlement avant la loi sur les élections «pour que les partis puissent préparer les élections». En plus de cela l'orateur observe l'absence de mesures d'accompagnement des textes de loi, estimant qu'une élection transparente se fait par décision et non par une loi. Concernant la décision de l'ouverture de l'audiovisuel, le conférencier s'est demandé pourquoi les textes d'application ne sont pas encore élaborés. A ses yeux, cette ouverture ne sera effective qu'après les prochaines élections. Pour ce qui est du quota de 33% attribué aux femmes dans les assemblées élues, M. Menasra n'y voit pas d'inconvénient, jugeant qu'une véritable implication de la femme dans la vie politique doit concerner aussi sa présence dans le gouvernement et l'administration. Le conférencier s'est exprimé également sur les divisions qui minent la mouvance islamiste. Pour lui, ces divisions ne peuvent pas compromettre l'avenir du courant islamiste pour peu que le peuple soit libre dans son choix.