Une proposition d'amendement est en cours de préparation pour faire tomber l'amendement du FLN retenu par la commission des affaires juridiques. La réduction du quota à 20% au niveau des assemblées élues, n'emporte pas du tout l'adhésion des femmes du FLN. D'autant plus que c'est leur propre parti qui est derrière cette réduction et ce pas en arrière dans l'intégration des femmes dans la mouvance politique. Fixé à 33% dans le projet de loi portant sur la participation de la femme aux assemblées élues, ce quota a été ainsi ramené à 20% par le parti majoritaire qui, notons-le, contrôle la commission juridique de l'APN. Une disposition qui a sérieusement embarrassé les cadres du parti. Certaines députées menacent de boycotter carrément le vote. «Je suis pour le maintien des 33%, c'est le président qui nous les a accordés», a affirmé la députée de Tizi Ouzou, Aït Mirar Ouardia. Cette élue dit qu'elle ne comprend pas l'attitude du parti qui va à contre-courant de cette disposition. «Je vais dénoncer ça lors de mon intervention», a-t-elle promis. Pour elle, il n'est pas question de réduire le quota des femmes. «Si nous n'appliquons pas les 33%, la loi sera vidée de son sens», a-t-elle expliqué. Cette élue n'est pas la seule à s'opposer à l'amendement apporté par le FLN. Selon notre interlocutrice, une proposition d'amendement est en cours de préparation pour faire tomber l'amendement retenu par la commission juridique. La députée Saliha Djeffal dénonce également la réduction du quota. «Nous allons nous battre pour maintenir ce quota», a-t-elle affirmé. Persévérante, cette députée qui était dernière l'initiative de la promotion de la femme, promet d'aller jusqu'au bout. «Le mérite revient au président de la République, pas aux partis», a-t-elle relevé. Au lieu d'encourager l'implication de la femme dans la vie politique, les partis font tout pour lui barrer la route. D'autres élues du FLN ne voient pas d'inconvénient à la réduction du quota. «Je suis pour les 33%, mais la classe politique n'a pas préparé le terrain pour promouvoir la femme», estime la députée Farida Illimi. «Il vaut mieux partir progressivement pour assurer une représentation de qualité que d'aller très vite», a-t-elle expliqué. Pour cette élue, le taux de 33% risque de causer un sérieux problème pour les partis politiques. «Si les 33% seront une obligation, les partis vont faire appel à n'importe quelle femme pour remplir les listes», estime notre interlocutrice qui précise qu'il faut faire très attention aux critères de candidature car il s'agit d'une institution législative. «On ne veut pas faire de la figuration, il faut préparer une élite», a-t-elle suggéré. Cette élue estime que si les partis veulent encourager sérieusement la femme, il faut lui assurer les mêmes conditions de candidature que celles des hommes. Il y a lieu de souligner que le débat sur le projet en question risque d'être houleux. Programmé pour ce jeudi, l'ambiance promet d'être électrique au sein de l'hémicycle. Les signes avant-coureurs donnent un avant-gout du climat qui marquera les débats. A l'instar des divergences au sein du FLN, les autres partis sont également divisés. Le Parti des travailleurs, qui s'oppose à la politique des quotas, va certainement critiquer l'amendement du FLN. Après le nomadisme politique et la démission des ministres, le quota des femmes sera un autre sujet qui donnera lieu à de fortes oppositions. «Le parti majoritaire adopte ces lois en Conseil des ministres et les contredit au sein des commissions», a relevé Ramdane Taâzibt. Le PT rejette carrément ce projet de loi, le qualifiant de discriminatoire et inconstitutionnel. Le RND ne va pas soutenir son allié du FLN. A ce titre le secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia a donné des instructions fermes à ses cadres pour voter en faveur du projet de texte dans la version transmise par le gouvernement à l'APN.