A la faveur des profondes réformes qu'elle a engagées ces dernières années, l'Algérie n'est plus dans l'oeil du cyclone du FMI et des institutions financières internationales. Il est loin le temps où les institutions financières internationales, à leur tête le FMI, critiquaient l'Algérie et menaçaient, comme elles tentent de le faire actuellement, avec la Grèce, de lui couper les vivres si elle ne respectait pas, au pied de la lettre, tous les engagements qu'elle avait souscrits pour avoir droit à un prêt destiné à financer son économie. On se rappelle, à l'époque, notre pays avait dû recourir au rééchelonnement de sa dette extérieure pour pouvoir payer ses importations et financer certains projets. S'érigeant en censeur, le Fonds monétaire international ne ratait aucune occasion pour s'en prendre ouvertement à l'Algérie coupable, selon lui, d'avoir commis un crime de lèse-majesté, en utilisant à d'autres fins cet argent. Le regard du FMI vis-à-vis de notre pays a aujourd'hui changé. Plus avisés et surtout plus mesurés dans leurs propos et leurs analyses, les dirigeants de cette institution parlent désormais de renouveau et de progrès ayant ouvert la voie aux changements. La justesse des réformes engagées et les avancées constatées dans les domaines des libertés et de l'emploi au cours de ces cinq dernières années, n'ont pas laissé insensible le FMI qui a choisi la carte de la coopération en affichant sa «disponibilité à accroître son aide technique et financière pour les banques et la Bourse d'Alger». Analysant le bilan de cette année, il considère que «des performances ont été enregistrées sur le plan macroéconomique.» Saluant la dynamique hors hydrocarbures qu'il recommande de poursuivre, le FMI ne cesse depuis 2005 d'appeler «à un programme visible sur les investissements privés», afin de relancer la croissance et augmenter la production. Favorable à un secteur privé fort, l'instance financière internationale indique qu'elle privilégie cette voie plutôt que de recourir aux subventions pour aider le secteur public. Selon Abdelhak Amiri, expert en économie, «le FMI encourage les cartels de l'économie privée et les banques plutôt que les économies dirigistes». Partisan de la rationalisation budgétaire, le FMI encourage le gouvernement algérien à persévérer dans cette voie afin de réduire les transferts sociaux qui, estime-t-il, grèvent le budget de l'Etat. Evoquant les dépenses publiques totales, le FMI évalue les hausses à 34% en 2011, engendrant un déficit de 5% du PIB contre 2% au cours de l'année 2010. Pour juguler l'inflation due aux excès monétaires, le FMI recommande d'orienter la politique monétaire en 2012 «vers le contrôle de l'excès de liquidités et des pressions inflationnistes qui risquent d'apparaître après les hausses importantes des salaires». Considérant que le zéro endettement est un atout de plus, le FMI invite cependant à la prudence en déconseillant pour l'heure le retour du crédit à la consommation, expliquant qu'il expose les ménages au risque du surendettement.