Un creusement inquiétant des inégalités de salaires a été enregistré dans les pays de l'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), indique un rapport rendu public lundi l'organisation. L'Organisation signale que le fossé qui sépare les riches des pauvres dans les pays de l'OCDE est «au plus haut depuis plus de 30 ans», appelant les gouvernements à agir sans délai pour combattre ces inégalités. Dans son rapport « Toujours plus d'inégalité : pourquoi les écarts de revenus se creusent», l'OCDE relève que le revenu moyen des 10% les plus riches représente aujourd'hui environ neuf fois celui des 10% les plus pauvres. «L'écart de revenus s'est creusé jusque dans des pays de tradition égalitaire comme l'Allemagne, le Danemark et la Suède, passant de 5 à 1 dans les années 80 à 6 à 1 aujourd'hui. Il est de 10 à 1 en Corée, en Italie, au Japon et au Royaume-Uni, et toujours élevé de 14 à 1 aux Etats-Unis, en Israël et en Turquie», relève l'Organisation. Au Chili et au Mexique, les revenus des plus riches restent «25 fois supérieurs» à ceux des plus pauvres, même s'ils ont fini par entamer un recul. L'organisation note par ailleurs que l'inégalité de revenus est «beaucoup plus élevée'» dans certaines grandes économies émergentes en dehors de la zone OCDE. Lors du lancement du rapport à Paris, le Secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria a regretté que le «contrat social commence à se lézarder dans de nombreux pays» de la zone. « Cette étude balaie l'hypothèse qui voudrait que les bienfaits de la croissance économique se répercutent automatiquement sur les catégories défavorisées et qu'un surcroît d'inégalité stimule la mobilité sociale. Sans stratégie exhaustive de croissance solidaire, le creusement des inégalités se poursuivra », a-t-il fait remarquer. Afin de mettre fin à ces disparités, l'OCDE souligne la nécessité pour les gouvernements de réviser leur fiscalité afin que «les plus nantis assument une part équitable de la charge fiscale».