Les députés ont adopté mardi à la majorité absolue une loi sur la création des partis, un texte qui empêche tout retour des islamistes du Front islamique de Salut (FIS) sur la scène politique. Un total de 287 députés sur les 389 que compte l'Assemblée nationale dominée par le Front de libération nationale (FLN, 136 députés) et le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia ont participé au vote. Les députés ont conservé «l'interdiction à toute personne responsable de l'exploitation de la religion ayant conduit à la tragédie nationale de fonder un parti politique ou de participer à sa création». Cette interdiction vise spécifiquement à empêcher un retour sur la scène politique de l'ancien FIS, suspendu en 1992. Par la suite, le pays a plongé dans une décennie noire qui a fait quelque 200.OOO morts. Les islamistes ont enregistré un succès électorale dans les pays voisins à la faveur du Printemps arabe. Les députés ont également approuvé un amendement stipulant que cette interdiction concerne également toute personne ayant «participé à des actes terroristes et refuse de reconnaître sa responsabilité dans la conception, la préconisation et l'exécution d'une politique prônant la violence contre les institutions de l'Etat». La nouvelle loi fait également dépendre la création de partis de l'aval du ministère de l'Intérieur. Les députés ont refusé de réduire à 30 jours le délai de 60 jours fixé dans le projet de loi pour permettre au ministre de l'Intérieur de se prononcer sur la conformité et la déclaration de constitution d'une nouvelle formation. Le projet de loi, très attendu par une dizaine de formations réclamant leur autorisation, entre dans le cadre des réformes décidées par le président Abdelaziz Bouteflika dans la foulée des révolutions arabes et des protestations qui ont émaillé l'Algérie durant l'année 2O11.