Les députés pro-Benflis ont complètement étouffé les élus qui avaient rejoint «le mouvement de redressement». Elles sont passées comme une lettre à la poste! Les six ordonnances présidentielles, inscrites à l'ordre du jour des travaux de l'APN, ont été votées hier, par la majorité parlementaire du FLN. Les ordonnances relatives à la monnaie et au crédit, à l'obligation d'assurance contre les catastrophes naturelles, aux zones de libre-échange, à la concurrence, à l'importation et l'exportation des marchandises et enfin à l'éducation et la formation, n'ont été contestées que par le Parti des travailleurs. Encore que ce dernier s'est abstenu sur le vote de l'ordonnance sur l'obligation d'assurance contre les catastrophes naturelles. Par cette réaction presque inattendue, le vote en faveur des ordonnances présidentielles, le FLN a évité de croiser le fer avec ses adversaires. «Le vote de nos députés s'inscrit en droite ligne de la stratégie du parti. Nous avons voulu d'abord sauver les institutions de la République, éviter une crise institutionnelle et en même temps déjouer le complot présidentiel visant à dissoudre l'assemblée», a déclaré Abbas Mekhalif, président du groupe parlementaire du FLN, à la fin des travaux. Cependant, la décision de vote a été prise la veille lors d'une réunion des parlementaires du parti de Benflis. Aussi, le FLN vient-il couper l'herbe sous le pied du président de la République «en lui ôtant toute raison» qui lui permettrait de dissoudre l'Assemblée? Ceci d'une part, de l'autre, le vote massif des députés pro-Benflis a complètement étouffé les élus qui avaient rejoint « le mouvement de redressement». Totalement dissous au sein de l'hémicycle, le groupe de Si Affif ne s'est pas distingué des autres élus restés fidèles à Benflis. 72 députés issus des rangs du parti ont rejoint la contestation, selon M. Si Affif. Ces chiffres sont contestés. «Seule une trentaine de députés et quatre ministres sont passés dans le clan des opposants à M.Benflis», précisent les pro-Benflis. Ces derniers ajoutent que les élus qui regagneront leurs rangs, deux selon des sources non confirmées, seront passés devant le conseil de discipline. Aux antipodes du parti majoritaire, les députés de Islah ont rejeté les six ordonnances. Cela n'a pas été le cas du MSP. Les élus de ce parti se sont exprimés en faveur de quatre ordonnances. Ils n'ont pas voté celle relative à l'éducation et la formation et se sont abstenus pour celle de la monnaie et du crédit.