La démission de l'APN de Wahid Bouabdallah est un signe qui ne trompe pas. La crise couve au sein du mouvement. Le mouvement de redressement du FLN tente d'enclencher la vitesse grand V. C'est ainsi que nous avons appris par l'un de ses membres les plus influents, Abdelhamid Si Afif, que le coordonnateur national, Abdelaziz Belkhadem, «compte effectuer sa première sortie politique sur le terrain ce jeudi à Mostaganem où il doit rencontrer près de 200 élus membres du mouvement de redressement». Selon notre source, «il s'agit de la première sortie, dans une ville symbolique, en attendant d'autres dans le territoire national durant le mois à venir, afin de faire rallier le maximum de militants et de tendances, y compris ceux qui avaient pris part au rassemblement (congrès. Ndlr) du 3 octobre dernier». Auparavant, l'on croit savoir que ce responsable compte aussi animer une conférence de presse, première du genre, dès aujourd'hui. Notre source ajoute que quinze autres jours seront consacrés à la tenue des congrès régionaux, ce qui fait que «le congrès de redressement du FLN aura lieu dans le milieu du mois de novembre prochain. Une date qui pourrait coïncider avec la décision de justice par rapport à la plainte que notre mouvement a déposée». Si Afif, qui pense que les choses évoluent bien mieux qu'il ne l'avait prévu, estime qu' «il sera possible de récupérer le siège national du FLN dans un très proche avenir». Faisant montre d'une assurance sans faille, alors qu'il semblait quelque peu déstabilisé ces deux derniers jours, Si Afif souligne avec force que «Benflis a perdu la bataille de l'APN en ordonnant à ses députés de voter oui et en se contredisant par rapport à sa propre ligne». Il ajoute que «la déclaration de Sadi, proche de Benflis, qui parle de candidature indépendante, indique que Benflis, qui doit commencer à chercher les 75.000 signatures, ne contrôle plus les structures de son parti». Il est vrai que dans la réalité, comme l'ont démontré les faits, les choses sont tout autres. Toutefois, Si Afif annonce peut-être tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, à savoir que le Conseil constitutionnel pourrait rejeter la candidature de Benflis, s'il venait à se présenter sous la bannière du FLN. Le pouvoir, il est vrai, n'est pas à un «dérapage» près. Dans la foulée, nous avons appris de sources parlementaires que Wahid Bouabdallah, une autre figure de proue du mouvement de redressement du FLN, a officiellement démissionné de l'APN, déclarant à ses proches être «écoeuré» par ce qu'il a vu et ce qui se passe. Si certains indiquent que ce départ signifierait que la dissolution de l'APN serait prononcée malgré la manoeuvre réussie des pro-Benflis, la plupart des observateurs, députés et leaders politiques contactés, estiment que cet homme a signifié «sa déception de n'avoir pas été nommé à un poste gouvernemental à la suite de la démission des sept ministres fidèles au secrétaire général du FLN». Bouabdallah, membre du clan de Oujda, réputé proche de Bouteflika, attendait un retour d'ascenseur de la part du président. Cela n'a pas été le cas.