Le Hadj 2012 sera subventionné. La hausse de 25.000 dinars que doit subir son coût sera puisée dans les caisses de l'Etat. Le pèlerinage à La Mecque est accompli dans des conditions qui ne répondent pas aux canons de l'orthodoxie. Le Hadj 2012 sera subventionné. La hausse de 25.000 dinars, que doit subir son coût, sera puisée dans les caisses de l'Etat. Elle est due aux «frais supplémentaires relatifs au transport, outre la hausse des loyers au niveau de La Mecque», a expliqué le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. Les pouvoirs publics se montrent bien généreux avec les futurs pélerins. Une décision qui semble pourtant en porte-à- faux avec le hadith qui y fait référence. Considéré comme un des cinq piliers de l'Islam, que tout musulman doit accomplir au moins une fois dans sa vie s'il dispose de moyens matériels suffisants et d'une bonne santé physique, le Hadj est en train de subir des «aménagements» qui l'éloignent des préceptes édictés par les textes coraniques. Y a-t-il eu une fetwa (avis juridique donné par un spécialiste sur une question particulière) pour contourner la loi coranique? Il n'est soufflé mot sur la question. La logique aurait voulu, pour faire passer «la pilule», comme dans ce cas précis, consulter les principaux concernés. Impliquer les citoyens qui ont un droit de regard sur les deniers publics, dans cette opération de générosité, par l'intermédiaire, de ceux qu'ils ont élus pour faire entendre leur voix. L'Assemblée nationale étant le lieu tout indiqué pour en débattre. Si l'on se fie à la déclaration du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, qui n'en fait pas mention, la décision semble avoir été prise de manière unilatérale. Les pèlerins qui se rendront cette année aux Lieux-Saints de l'Islam «paieront le même montant que celui de l'année dernière, puisque cette hausse de 25.000 dinars sera prise en charge par l'Etat», a déclaré Bouabdallah Ghlamallah sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Présenté de cette manière, le Hadj 2012 en particulier et, depuis quelques années en général, tend à ressembler de plus en plus à une gigantesque opération financière qui permet à certaines agences de voyages de faire leur beurre, coûte que coûte, à défaut d'attirer les millions de touristes dont leur secteur a pourtant grandement besoin pour sortir de son hibernation. Un constat qui est corroboré par les multiples déboires que connaissent les hadjis tous les ans. En 2010, près de 800 hadjis en provenance de la région d'Adrar ont dû passer la nuit dans la salle d'embarquement de l'aéroport d'Es-Senia (Oran), à cause d'une panne technique de l'avion qui devait les acheminer vers Djeddah. Alors qu'ils devaient subir des tests médicaux assez pointus, plusieurs centaines d'entre eux font des malaises une fois arrivés à destination. 17 pèlerins ont trouvé la mort en 2008. 512 ont été placés en observation dans des antennes médicales, 7 d'entre eux souffraient d'insuffisance rénale chronique...Laisser aller ou certificats médicaux de complaisance? Ces malades n'auraient pas dû, selon toute logique, faire partie du voyage comme ce fut le cas de ces neuf candidats au Hadj, qui présentaient des déficiences mentales. Une affaire qui a été révélée par les services de la Protection civile en décembre 2008. Un type de scénario qui se présente chaque année au grand dam du respect strict des conditions (financières suffisantes et de bonne santé) dans lesquelles doit s'accomplir un des cinq devoirs incontournables pour tout musulman qui observe à la lettre les préceptes de la loi islamique...