cette situation est née de la suppression de certains marchés hebdomadaires. La loi des commerçants semble faire et défaire le quotidien des ménages oranais qui ne savent plus à quelle gymnastique se livrer pour joindre les deux bouts. C'est le sentiment de plusieurs familles agressées par les prix des fruits et légumes affichés par les commerçants qui s'adonnent à une véritable spéculation sur certains produits. Tout a commencé des mois avant le Ramadhan quand certains grossistes et dépositaires avaient organisé des pénuries pour créer le besoin et ainsi parvenir à justifier les hausses actuelles de prix. Les nombreuses voix qui s'étaient élevées à l'époque pour dénoncer cet état de fait n'avaient pas trouvé de répondant. Les spéculateurs pouvaient ainsi agir à leur guise en agissant sur les règles primaires du marché que sont celles de l'offre et de la demande. Les prix de certains produits agricoles tels que la pomme de terre qui a vu son prix tripler 24 heures avant le début du jeûne en est la parfaite illustration. Pour bon nombre d'Oranais, cette situation est née à la suite de la suppression de certains marchés hebdomadaires comme celui de l'USTO qui constituait une véritable bouée de sauvetage pour les petites bourses. A titre comparatif par rapport au Ramadhan de l'année dernière quand des sondages avaient établi un prix moyen du couffin (pour un ménage moyen) à 1 100 DA celui de cette année plafonne à une moyenne située entre 1300 et 1400 DA (un couffin de légumes, viande non comprise). La majorité des marchés de la wilaya fixent le prix de la pomme de terre entre 35 et 50 DA, malgré l'arrivée de la production locale qui a afflué de la région de Mascara dans une tentative de stabiliser les prix à un niveau acceptable. La tomate est, elle, proposée entre 50 et 65 DA le kilo tout comme l'oignon qui a vu son prix grimper pour atteindre les 50 DA. Les haricots verts qui ont séjourné dans les chambres froides, sont eux proposés à 80 DA tout comme les petits pois qui sont cédés à un prix variant entre 90 et 110 DA. Les prix des fruits sont plafonnés à un niveau situé entre 60 et 120 DA (les dattes sont vendues à 260 DA/kg). Mais le ridicule est atteint au niveau des marchés du poisson où la raison a cédé la place à une véritable folie. La crevette royale se négocie à un prix qui frise l'indécence: 2500 DA, rien que cela pour ce crustacé qui a perdu de sa fraîcheur en séjournant dans les chambres froides des dépositaires qui avaient l'habitude d'expédier leur production vers les marchés européens. Les quantités de crevettes actuellement proposées à la vente sont celles qui ont échappé aux opérations de troc en haute mer réalisées par certains pêcheurs qui ont des entrées auprès de leurs homologues espagnols. La sardine a été proposée la première semaine à 120 DA/kg. Même à des heures avancées de la journée, ce produit n'est pas décoté malgré la réglementation qui en interdit la vente après 9 heures du matin, mais qui reste malheureusement non appliquée. Le poisson bleu n'échappe pas lui aussi aux manoeuvres spéculatives de certains commerçants. En attendant la grande saignée annoncée à l'occasion de l'Aïd El Fitr, les ménages oranais subiront, jusqu'à n'en plus pouvoir, la loi des commerçants qui pour la plupart se donnent le mot pour ce genre d'occasion.