Les agriculteurs français se suicident, les 3 millions de chômeurs sont au bord du désespoir, La dette est écrasante, fini les vacances dans les îles, le Smig vient d'être relevé de... 20 euros. Pendant ce temps, les télés françaises regardent ailleurs. C'est fou, le mal que se donnent les télés françaises pour fêter avec nous notre cinquantième anniversaire de l'Indépendance! Elles se donnent tellement de mal pour éviter les grandioses réalisations des Algériens depuis 1962 qu'elles ne voient même pas ce qui se passe dans leur «maison». Et comme promis, nous rendrons les «cadeaux» qui nous sont faits. Cette semaine, une image nous a renvoyés un demi-siècle en arrière. Celle de Daniel Cohn-Bendit entrant à l'Elysée où il a été reçu par le Chef de l'Etat. C'est que le personnage n'est pas ordinaire. Pour les plus jeunes, il s'agit de l'homme qui a fait «tomber» l'illustrissime général de Gaulle. C'était en mai 1968, Cohn-Bendit avait pris la tête des manifestations qui allaient, par leur ampleur, faire perdre la tête au libérateur de la France lors de la Seconde Guerre mondiale. Au plus fort de la casse, De Gaulle, Chef de l'Etat à l'époque, fut pris de panique, grimpa dans un hélicoptère et demanda au pilote de le conduire à Baden-Baden où la France avait une base militaire dirigée par le non moins célèbre général Massu. Voyant son président complètement affolé, Massu eut toutes les peines du monde à le convaincre de retourner à son poste. De Gaulle finit pas retourner à l'Elysée mais s'arrangea pour démissionner une année plus tard. Depuis, la France n'a cessé son déclin. Et si aujourd'hui la France compte près de 3 millions de chômeurs, une dette publique de plus de mille milliards d'euros, un désert industriel, une précarité des Français jamais connue, il faut remonter à cette époque pour comprendre sa lente descente aux enfers. A la veille de l'indépendance de l'Algérie, la France était un pays des plus prospères au monde. Une aisance financière comparable à la nôtre aujourd'hui. Elle a pu ainsi «absorber» facilement le million de Français d'Algérie qui avaient décidé de ne pas vivre dans une Algérie libérée. Dans le même temps, De Gaulle était la cible de ces Français d'Algérie qui ne lui pardonnaient pas d'avoir négocié avec les Algériens. Pompidou succéda donc à De Gaulle. Il meurt avant la fin de son mandat, en 1974. Lui succède alors Valéry Giscard d'Estaing qui met fin au gaullisme et s'empêtre dans un scandale dit «des diamants de Bokassa» - du nom de l'ancien dirigeant de Centre Afrique qui s'était proclamé empereur - qui lui vaut d'être battu par Mitterrand en 1981. C'était le premier président français, avant Sarkozy, à ne pas se voir renouveler son mandat par les électeurs. Mitterrand se chargera d'aggraver la situation économique laissée par Giscard. La déliquescence de l'Etat français connut une accélération avec diverses affaires scabreuses. Du Chef de l'Etat qui cachait une partie de sa vie (sa fille Mazarine puis sa maladie), au Premier ministre Bérégovoy qui, un mois après avoir quitté ses fonctions, sera retrouvé mort au bord d'un étang, en passant par Laurent Fabius, ancien Premier ministre dont le nom restera lié au scandale du sang contaminé, beaucoup de signes laissaient apparaître que les structures de l'Etat français étaient traversées par des courants négatifs. Le gaullisme a bien essayé de reprendre la main avec la présidence Chirac. Sans résultat. Sarkozy est arrivé en 2007 pour donner le coup de grâce. L'état dans lequel il a laissé la France est en cours d'évaluation par l'audit demandé par François Hollande. Ceci sur le plan politique et économique. Sur le plan culturel, c'est pire. La France a perdu son âme. Du cinéma au rayonnement de la langue française (l'organisation de la francophonie) dans le monde en passant par le théâtre, la musique et même le rire, le patrimoine français a été enterré. Le 50e anniversaire de la France après l'indépendance de l'Algérie se caractérise aujourd'hui par le suicide, par dizaines, des agriculteurs français, on parle de désert (médical, éducation, poste, etc) qui avance inexorablement dans la France profonde. Les Français n'ont jamais connu une telle période de vaches maigres. Ils revendent leurs cadeaux de Noël, fini les lointaines îles paradisiaques pour les vacances. A peine s'ils trouvent une place dans les campings pour ceux qui le peuvent encore. Hollande veut redresser la France en optant pour «le changement c'est maintenant». La tâche est titanesque. Pendant ce temps-là, les télés françaises regardent ailleurs. Elles «célèbrent» le cinquantième anniversaire de l'indépendance de...l'Algérie. Nous avons tenu à leur rendre leur «amitié», car jeudi prochain, nous serons entièrement pris par notre fête. Pas le temps de nous occuper des badauds médisants. Laissons-les braire! [email protected]