C'est un signe qui ne trompe pas. En se dotant d'une Centrale des risques pour les ménages, la Banque d'Algérie ne prépare-t-elle pas le retour du crédit à la consommation, ne serait-ce que pour les produits locaux? Cet organisme, dont les modalités de fonctionnement ont été précisées dans un règlement publié dans le dernier Journal officiel, s'est assigné pour objectif de recenser les crédits accordés aux ménages. Il est chargé de recueillir auprès des banques et des établissements financiers «la nature et le plafond des crédits accordés, le montant des utilisations, le montant des crédits non remboursés ainsi que les garanties prises pour chaque type de crédit». Désormais, la Centrale des risques, créée le 22 mars 1992, et qui jusque-là ne s'occupait que des crédits importants accordés par les banques aux entreprises, s'occupera de tous les crédits, quels que soient leurs montants et l'identité des bénéficiaires (entreprises, salariés, ménages). L'objectif est notamment d'éviter un surendettement des ménages. La mise en place de la Centrale des risques se fait avec l'assistance de la Banque mondiale. Le crédit à la consommation a été suspendu fin juillet 2009 par le gouvernement en même temps que le crédit automobile. A plusieurs reprises, Karim Djoudi, ministre des Finances, évoquait un retour du crédit à la consommation mais uniquement pour les produits locaux. Il est à se demander si le crédit à la consommation sera inscrit dans la nouvelle loi de finances.